Magazine Culture
Rentrée littéraire 2017
Le livre :
Survivre de Frederika Amalia Finkelstein aux éditions l'Arpenteur, 140 pages, 14 € 00.Publié le 17 août 2017
Pourquoi cette lecture :
Il s'agit d'un partenariat avec les éditions l'Arpenteur obtenu dans le cadre de l'opération Masse Critique de la communauté de lecteurs Babelio.
Le pitch :
Le soir du 13 novembre, j'ai compris que la guerre pouvait éclater en bas de chez moi - une forme inouïe de guerre. La peur et la méfiance sont devenues normales : je vis en attendant le prochain attentat. Le soir du 13 novembre, ma génération s'en est prise à elle-même : les assassins avaient le même âge que les assassinés. Survivre est un hommage à cette génération, née avec les écrans, ultraconnectée, et pourtant en proie à une immense solitude. Nous voulons être libres : parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. F. A. F.
Ce que j'en pense :
Les attaques, les attentats sont devenus banals dans nos journaux télévisés ou autres sites d'actualité. Triste constat, mais réalité qui n'est plus seulement fictive ou lointaine lorsque ce sont nos villes, nos rues qui sont touchées. Les mesures de sécurité peuvent renforcer l'angoisse de certains même si c'est la sécurité du plus grand nombre qui est avant tout visée. A n'en pas douter, c'est une nouvelle forme de guerre plus latente que d'autres qui émerge et son lot de victimes est moins évident à dénombrer.
Se plonger dans les pages de ce livre, c'est accepter d'écouter et de suivre une jeune femme, Ava, qui est banale elle-aussi en apparence. Rien ne la distingue vraiment dans la foule, elle est un quidam. Le lecteur pense qu'il va s'ennuyer et pourtant, par petites touches, il est accroché. C'est qu'elle se livre entièrement et qu'elle n'hésite pas à confier des pensées pour le moins dérangeantes (mais qui nous passent aussi par la tête si on est honnête). Le lecteur va mieux la cerner cette jeune fille et il ne pourra pas rester insensible : même la détester, ne pas la comprendre, la trouver plus qu'étrange, c'est déjà quelque chose.
L'ensemble du roman reste toutefois dur, éprouvant à force de lire toujours plus de détails sanglants, glaçants, terrifiants. L'auteur soumet le lecteur à rude épreuve en le choquant, en heurtant sa sensibilité de manière régulière tout au long de l'ouvrage. Certes, une dénonciation de tout ce que peut véhiculer les réseaux sociaux, Internet de façon plus générale, le tout relayé par les médias dits professionnels est faite, mais est-ce la meilleure méthode ? Je ne sais pas. Y en a-t-il d'ailleurs une bonne ?
Cette lecture laisse un goût amer. Difficile de dire si on a aimé ou pas. On cogite, on rejette, on absorbe, on réagit. Il faut aussi digérer et cela peut prendre du temps.
Et s'il fallait mettre une note : 11 / 20