Aussitôt croisé chez les parents, aussitôt dévoré. Il faut dire qu'il y a
un superbe Van Gogh sur la jaquette et que le peintre s'invite dans ce
roman.
Nous y rencontrons Marguerite Gachet, la fille du bien connu docteur
d'Auvers-sur-Oise immortalisé par Van Gogh. Jeune femme de 19 ans,
bachelière (ce qui est rare en 1890), Marguerite peint et rêve de partir
en Amérique. Elle ne supporte pas le conformisme de la vie bourgeoise
et cherche à éviter un mariage prévu avec le fils du pharmacien du coin.
À ses heures perdues, elle dessine et peint mais sans talent. Jusque là, rien de bien fou. La petite bourgeoise qui se croit rebelle et qui nous casse les pieds, quoi (elle a finit par m'agacer) !
Notre
petite aventurière nous conte à la première personne son année et son
secret. Elle a croisé Van Gogh dont elle s'est entichée. Car il pourrait
notamment lui apprendre à peindre et l'emmener loin de son milieu honni.
Marguerite admire le peintre, mais c'est un coup de foudre pour l'œuvre plus
que pour l'homme à certains moments. Tout se gâte avec sa passion
et son côté tête brûlée... Peu discrète, elle finit par commettre des
erreurs. Qui précipitent la fin de l'aventure et de Van Gogh.
Journal fictif de Marguerite, ce roman imagine un Van Gogh plein
d'énergie et de rêves, pas du tout le dépressif au bord du suicide que
l'on nous dépeint, le peintre maudit et sans espoir. Il est accueilli par un Gachet radin et opportuniste... Et cette petite folle de Marguerite, qui prend beaucoup trop de place. [spoiler alert] J'ai
aimé l'hypothèse des faux et du faux suicide même si ça parait complétement tiré par les cheveux mais j'aurais préféré un Van Gogh moins personnage secondaire.
Un roman qui se lit vite
et bien, bercé par la plume simple et efficace de Guenassia. On regrettera d'ailleurs qu'elle ait perdu de sa verve et de son dynamisme. Rien de bien fou donc
mais rien de trop (sauf peut être le temps de claustration de
Marguerite). Bref sympa sans être inoubliable.