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Sois malade et tais-toi!

Publié le 10 septembre 2017 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) C’est fini le temps, où d’un côté il y avait les praticiens, détenteurs du savoir, et de l’autre, les patients qui comme le mot l’indique ne devaient faire que patienter face à la science. Aujourd’hui, les patients, que les médecins le veuillent ou non, sont des hommes et des femmes qui veulent être entendus, reconnus dans leur souffrance et soignés. Mais faire évoluer les mentalités restent un combat quotidien qui doit passer par des remises en cause douloureuses… pour les praticiens.

L’affaire du Lévothyrox en est un bel exemple. Un laboratoire change un élément d’un médicament au dosage hautement sensible sans aucune consultation. Les professionnels de la santé en sont informés mais de façon presque obreptice. L’air de rien… Résultats: les pharmaciens n’en informent pas leurs clients et les médecins généralistes n’en savent guère plus que leurs patients qui, parce qu’ils souffrent, passent un temps fou à essayer de glaner des informations à droite et à gauche. L’image de la médecine en est fortement écornée, quant à celle du laboratoire concerné, porte-étendard inconscient de l’industrie pharmaceutique, leur réputation de vendeur de vie, n’est plus à faire.
Trois millions de patients français prennent quotidiennement du Lévothyrox. Médicament qui se substitue à la disparition ou la faiblesse du fonctionnement de la thyroïde. Mais même avec, nombre de patients voient leur vie quotidienne bouleversée par les conséquences de ce dérèglement hormonal. Les dosages sont infinis décimaux aussi, le moindre changement de posologie peut entraîner des bouleversements et des conséquences importants pour celui à qui le médicament est prescrit.
Les médias se sont évidemment accaparés le sujet. Et c’est tant mieux, les patients victimes de ce changement d’excipient n’ont que peu de moyens d'être écoutés. Passer par les voies classiques - c’est-à-dire gouvernementales et institutionnelles - ne permet manifestement pas de se faire entendre. Les réseaux sociaux, les médias et les associations sont aujourd’hui les seuls moyens pour les patients souffrants.
Les experts sont évidemment convoqués. Trois millions de médicaments sont prescrits, la pétition qui circule pour que leurs voix soient entendues ne contient pour l’heure que 130.000 signatures. Le ratio étant faible, le changement n’a par conséquent que peu touché de personnes concernées. CQFD. Pour autant, ceux-là doivent-ils se sacrifier pour le plus grand nombre? Peut-on pour autant parler de succès comme entendu sur une radio de la part d’un de ces soi-disant experts régulièrement entendus sur les ondes? Comment comprendre le refus du laboratoire de remettre sur le marché des médicaments, l’ancien pour ceux qui ne supportent pas le nouveau, pour ainsi satisfaire tous? Comment comprendre le refus de discuter, de les écouter, de reconnaitre leur souffrance et leur mal-être? Pour de l’indifférence tout simplement. L’idée de sacrifier quelques patients ne semble choquer personne… il ne semble pas pourtant qu’il s’agisse d’un contingent? A moins qu’en médecine comme dans l’armée, le taux de perte se soit institutionnalisé?

Hier les scandales du Mediator et de l’amiante, aujourd’hui le suicide assisté, la pilule et ses conséquences, le scandale des œufs contaminés au fipronil et d’autres encore. Le regard des patients sur la médecine a changé, il serait temps que la médecine et surtout ses praticiens évoluent en parallèle pour le bien de tous. Mais là comme ailleurs, les intérêts des uns ne sont pas les intérêts des autres.


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