Jeudi 31 août, le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre du Travail Muriel Pénicaud ont dévoilé leurs ordonnances contre le Code du Travail.
Le Parti socialiste, lors de son Bureau national du 4 septembre, a unanimement affirmé son opposition aux mesures annoncées. Nous sommes en effet " opposés à cette réforme sur le fond et sur la forme ", a déclaré Rachid Temal, lors d'un point presse. " C'est la flexibilité maintenant et la protection peut-être " a renchéri Rita Maalouf.
Rachid Temal, Rita Maalouf et Olivier Faure ont rappelé nos lignes rouges :
- nous refusons le plafonnement obligatoire des indemnités prud'homales : c'est un permis de licencier à peu de frais.
- nous refusons que le juge ne puisse pas prendre en compte la situation financière mondiale d'un groupe pour apprécier les licenciements économiques : on ne peut laisser les multinationales organiser artificiellement la faillite de leur filiale française alors qu'elles font des bénéfices.
- nous refusons que le syndicalisme disparaisse dans les entreprises de moins de 50 salariés : c'est laisser sans protection 6 millions de salariés face à leur employeur.
" Pour 55% des salariés de ce pays, le dialogue pourra se faire en contournant les syndicats " (O. Faure)
Nous sommes ici face à une " réforme idéologique ", " qui ne crée pas de sécurité ", " qui ne répond pas à la question de l'amélioration du dialogue social ", et n'est pas " un outil de création d'emploi ", a conclu Rachid Temal.
Pour Olivier Faure, il s'agit là d'un " rendez-vous manqué avec l'emploi et le dialogue social ". Et pourtant, le Code du Travail doit évoluer, " une évidence " selon le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée nationale. Olivier Faure a rappelé les métiers nouveaux, les plateformes naissantes, et les salariés sans droits, auxquels des réponses auraient pu être apportées. Il n'en est rien.
Cette réforme aurait pu être l'occasion de se rapprocher du modèle allemand tant vanté, mais en Allemagne la participation syndicale existe à partir de cinq salariés dans une entreprise. Il n'en est rien non plus dans les ordonnances Macron/Pénicaud.
Pour une mobilisation unitaire contre les ordonnances Macron/Pénicaud
Dans les prochains jours, le Parti socialiste proposera un tract pour redire son opposition à ces ordonnances.
" Le Parti socialiste respecte l'indépendance syndicale et soutient toutes les démarches syndicales unitaires contre les ordonnances Macron/Pénicaud " a ainsi déclaré Karim Bouamrane, porte parole, lors d'un point presse lundi 4 septembre.
" Des lignes rouges communes " existent entre les diverses organisations syndicales et partis politiques, explique Olivier Faure. Pour " créer un rapport de force " et " faire triompher les points sur lesquels nous sommes d'accord ", une mobilisation unitaire est nécessaire.