Pierre Parlant a publié sur le site Diacritik « 17 propositions depuis le nom de Vladimir »
Incipit de cet article :
1. L’acte de lire des poèmes fait penser ; c’est à ça qu’on reconnaît la puissance de ce qu’on nomme poésie, laquelle n’est rien, sinon précisément un mode de la pensée. À ceci près qu’il ne s’agit pas de la pensée en général, pas plus que d’une pensée molle, aux contours flous, encore moins d’une rêverie, même s’il arrive que le poème incite à la dérive de ce côté-là. Empruntant à la singularité de ce qui vient, cette pensée est en effet chaque fois celle d’une circonstance, au double sens qu’implique à ce moment le génitif.
2. Si lire un poème fait penser, et souvent rudement, la raison vient de ce que le poème lui-même ne fait pas autre chose que penser ; parler d’un poème pensif fait donc cercle ; ou plutôt ruban de Mœbius ; ou encore prélèvement sur la bande passante de l’infini. Pour autant, qu’on n’en déduise pas qu’il argumente au profit d’une thèse ; un poème ne démontre pas, il montre à tous ce que lui seul peut dire ; et pour montrer, intensifie ; tantôt en raréfiant, tantôt par expansion.
Lire la suite
Image : Vladimir Maïakovski et Lili Brik (source)