« Belles ! Belles ! Belles ! Les femmes de Niki de Saint Phalle » est une exposition qui se tient dans les deux espaces de la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, aux 33 et 36, rue de Seine (Paris 6e). Elle est visible dès aujourd’hui 8 septembre 2017 et jusqu’au 22 octobre 2017
Représentant la succession Niki de Saint Phalle depuis 2013, la galerie Georges Philippe & Nathalie Vallois propose dans ses deux espaces parisiens sa seconde exposition consacrée à l’œuvre novatrice, féministe et avant-gardiste de Niki de Saint Phalle. Après En joue ! Assemblages & Tirs (1958-1964), en 2013, c’est autour de la thématique centrale pour l’artiste de la représentation du corps de la femme, dans la société de consommation des années 60-70, que s’articule cette nouvelle exposition monographique.
Une sélection d’une vingtaine d’œuvres parmi les plus emblématiques des années 60 et 70, des plus célèbres Nanas aux singulières sculptures-reliefs, seront montrées.
Dans la continuité de la grande rétrospective itinérante que lui consacra le Grand Palais (septembre 2014-février 2015) sous le commissariat de Camille Morineau, la galerie s’attache à déployer un autre moment-clé du travail de Niki de Saint Phalle, après la période révélatrice des Tirs (1961-1962). De ces années 60 dont elle pointe la violence politique et sociale, Niki de Saint Phalle dénonce très vite les représentations conventionnelles et les clichés conservateurs à l’encontre des femmes : la femme sorcière, la jeune mariée engoncée dans sa robe de cérémonie
étouffante, la femme accouchant dans la douleur… Elle montre et dit la souffrance des femmes dans les rôles ancestraux qui leur sont assignés.
Ce sont des œuvres sombres et profondément critiques auxquelles succède dès 1965, toute violence alors libérée, la série des Nanas. Là, le corps de la femme s’émancipe par la grâce de matériaux ordinaires, de résine, de polyester peints, de vinyles colorés, et l’artiste réalise ces « formes femmes » exubérantes, girondes, monumentales, jubilatoires, ironiques, puissantes, à l’aise en leur majesté glorieuse et démesurée.
Si Niki de Saint Phalle dit enfi n que la femme est un corps libre, avec ses jambes, ses bras, son sexe, sa tête, occupant un espace à la fois sien et public, et peut-être utopique, elle laisse, dès le début des années 70, apparaître la fi gure ambivalente et inquiétante de la femme mère dévorante, dont Madame ou Nana verte au sac est, en 1968, la précurseure.
J’ai pu voir cette magnifique exposition hier. Les oeuvres sont belles, imposantes. Les photos sont ici
L’exposition est accompagnée d’un catalogue dont le format et la ligne graphique s’inspirent des grands magazines féminins et de mode des années 60 (Vogue, Elle). Richement illustré d’images d’archives et d’œuvres, il réunit, sous la « rédaction en chef » de Catherine Francblin, critique d’art renommée et auteure de la première biographie en langue française sur Niki de Saint Phalle (Niki de Saint Phalle, la révolte à l’œuvre, 2013), nombre de contributions prestigieuses. Notons celles de Camille Morineau (directrice des programmes culturels de la Monnaie de Paris et cofondatrice d’AWARE-Archives of Women Artists, Exibition and Research) sur le féminisme, de Caroline Eliacheff (psychanalyste) sur les rapports de Niki de Saint Phalle aux médecines, de Catherine Millet (directrice d’Artpress et écrivaine) autour de la beauté de Niki, d’Ann Hindry de la fondation Renault sur cet art public et pour tous
cher à l’artiste, de la réalisatrice Valérie Donzelli revenant sur Niki de Saint Phalle et le cinéma, de Germain Viatte, ancien directeur du Centre Georges-Pompidou, de Jean de Loisy (président du Palais de Tokyo)…
Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois – 33-36, rue de Seine -75006 Paris – Du 8 septembre au 22 octobre 2017
A propos de la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois : Ouverte au cœur de Saint-Germain-des-Prés, la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois a su rallier artistes patrimoniaux et artistes contemporains grâce à des expositions de grande envergure. La dualité Art Contemporain/Nouveau Réalisme a toujours constitué l’une de ses singularités. Pour Nathalie et Georges-Philippe Vallois, « l’idée selon laquelle un galeriste peut effectuer un travail comparable avec un jeune artiste et un artiste accompli a toujours été à la base de notre démarche ». Depuis l’ouverture de la galerie se sont succédé un grand nombre d’expositions personnelles dont la plupart furent les premières dans une galerie française comme celles d’Alain Bublex (1992), Paul McCarthy (1994), Gilles Barbier (1995), Richard Jackson (2001), Henrique Oliveira (2011), Pierre Seinturier (2014), du duo iranien Peybak (2015) ou encore de l’artiste cubain Lázaro Saavedra (2016). Cette histoire se prolonge par la présentation régulière des artistes des avant-gardes françaises des années 60, à l’instar de Jacques Villeglé dont l’œuvre est montrée à la galerie depuis vingt ans (première collaboration en 1996, une première exposition personnelle en 1999, puis une exposition hommage à l’occasion des 90 ans de l’artiste en 2016), et par la représentation des successions de Jean Tinguely (2012), Niki de Saint Phalle (2013) et Alain Jacquet (2015). En 2016, l’artiste suisse Peter Stämpfl i vient compléter cette liste. La galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois est dirigée depuis 2000 par Marianne Le Métayer