Magazine Environnement

Encourager des dispositifs suscitant l'auto-régulation créatrice.

Publié le 07 septembre 2017 par Valabregue

Nous partirons de l’hypothèse suivante : si l’humanité a du mal à  affronter collectivement les défis innombrables causés par sa prétention à tout pouvoir régler  le moment venu ( déchets nucléaires, acidification des océans, pollutions massives, réchauffement climatique, rétrécissement préoccupant des réserves de certains minéraux, augmentation des fake news, manques d’eau,  programmes de manipulation génétiques de masse décidés par un seul individu…) , il serait sans doute intelligent de se dire que les raisons sont plus profondes qu’on ne le pense.

Le but de notre contribution est de donner envie d’une méthodologie que nous avons commencé avec succès sur les questions des déchets nucléaires par exemple, afin de parvenir à un niveau résolutoire qu’aucun président d’aucune nation ne puisse envoyer balader d’un revers de main.

Toutes ces préoccupations s’inscrivent dans une durée qui n’est pas celle du temps politique. Aucune gouvernance mondiale ne sera efficace sans l’accord sur la nécessité  de répartir le temps  nécessaire en étapes.

D’une façon plus générale, il est indispensable qu’un processus soit entamé pour mettre noir sur blanc la liste des accords effectifs.

La première des choses à faire pour aller vers une meilleure gouvernance mondiale serait d’acter l’ensemble des préoccupations partagées par les pays du globe sur une nouvelle charte des biens communs à respecter et des mesures à prendre dans des cadres spatiaux temporels partagés.

La seconde étape serait de bien identifier la nature des désaccords.

Et la troisième de se mettre d’accord sur des scénarios résolutoires.

L’état d’esprit à privilégier est la construction commune de solutions ad hoc en accordant un soin tout particulier aux mesures qui ont prouvé leurs effets sans s’interdire d’expérimenter. Nous pensons tout particulièrement aux réductions de toxicomanie chez les jeunes en Islande, par un programme de connaissance de soi, assez simple quand au fond.

Il semble raisonnable d’accorder  un soin particulier aux dispositifs sensibles humains et de relativiser la toute puissance du contrôle cybernétique.

Nous avons identifié trois axes majeurs pour aider à la structuration du débat. Axes au sein desquels les tensions entre conserver et faire évoluer continueront à s’exprimer :

  • L’axe global local.
  • L’axe croissant décroissant
  • L’axe individu collectif.

. Ce qui devrait nous pousser à

  • devenir prudent / à notre croyance que nous trouverons toujours une solution à tout.
  • mettre l’accent sur la maximisation de l’autonomie territoriale.
  • investir dans les programmes éducatifs massifs de réduction des dénigrements, de  réduction sur les inhibitions pour faire avancer les choses, bref plus sur les « pouvoirs de » que sur les savoirs.

Et surtout se donner les moyens d’évaluer la pertinence des dispositifs d’auto régulation mis en place ça et là dans le monde.


Nous proposons un cadre conceptuel pour évaluer, que nous appelons :

La simplexité, c’est à dire l’art de naviguer dans la complexité et plus particulièrement facilitant l’émergence de structures vivantes capables de surmonter les impasses.

Le complexe ce n’est ni le simple, (des lois faciles à appliquer)  ni le compliqué des lois simples plus difficiles à identifier) ni le chaotique  (qui est le complexe mal maitrisé), mais le fragile, c’est à dire le vivant qui s’auto régule en permanence. La fragilité provient du fait que des interactions non perçues se nouent en permanence et peuvent faire capoter tout beau projet.

 Alain Berthoz, du collège de France, avait, en 1995, définit la chose de la façon suivante. « La simplexité, telle que je l’entends, est l’ensemble des solutions trouvées par les organismes vivants pour que, malgré la complexité des processus naturels, le cerveau puisse préparer l’acte et en projeter les conséquences. Ces solutions sont des principes simplificateurs qui permettent de traiter des informations ou des situations, en tenant compte de l’expérience passée et en anticipant l’avenir. Ce ne sont ni des caricatures, ni des raccourcis ou des résumés. Ce sont de nouvelles façons de poser les problèmes, parfois au prix de quelques détours, pour arriver à des actions plus rapides, plus élégantes, plus efficaces ...

La simplexité est une façon de vivre avec son monde. Elle est élégance plutôt que sobriété, intelligence plutôt que logique froide, subtilité plutôt que rigueur, diplomatie plutôt qu’autorité […] Elle tient compte du corps ému autant que de la conscience claire, elle tient compte du contexte. »

 

Les  principes contenus dans  l’art de la simplexité  que nous avons développés peuvent servir à conseiller n’importe quelle personne ou Etat qui le demande, sur n’importe quel sujet et permettent d’améliorer la sérénité et la cohérence dans  la vie.

Cela peut sembler une gageure de prétendre naviguer au sein de la complexité de notre monde. Naviguer cela veut dire  suivre avec élégance un cap tracé, être en capacité de le changer au bon moment. Donc élaborer les repères pertinents et les réflexes de base qui permettent de dénouer une situation estimée bloquée et sans espoir.

Lorsque que quelque chose n’avance pas, sommes-nous en capacité de changer d’objectif, de faire vraiment autrement, de rectifier le rythme ? Avons nous suffisamment confiance pour regarder les problèmes avec lucidité et ainsi prendre les risques indispensables pour affronter les inévitables incertitudes ?

En quelque sorte, avons nous identifié le tempo,  la direction, et  l’acte le plus élégant possible pour avancer ?

Les outils de la simplexité ont a permis, à la fois, de construire le scénario de prospective du siècle  en cours coordonné par Thierry Gaudin, de donner des conseils à des Etats émergents via des consultants et de faire sortir de la délinquance des jeunes dealers. Pourquoi ? Parce qu’ils sont ancrés sur une réorganisation fondée sur ce qui est commun au vivant et spécifique à l’être humain.

Parvenir à mettre d’accord les Etats sur la validité de ce qui suit pourra engendrer une meilleure fécondité dans la prise de décisions  et constituer le point de départ d’une meilleure gouvernance.

Nous proposons donc un programme de formation (des cadres dirigeants des Etats et des hauts fonctionnaires ?). Nous tenons, par ailleurs,  à disposition du jury toute une série de propositions, mais nous estimons que l’ampleur des problèmes nécessite d’abord et avant de se mettre d’accord sur ce qui est à faire ainsi que les façons de faire.

Principes autorégulateurs  pour bâtir un monde plus  respectueux des fragilités du vivant, misant avant tout sur la régulation humaine, complétée par  la régulation cybernétique

Les temps sont venus pour considérer que la manière de parvenir à des résultats est au minimum aussi importante  que les mesures qu’il faudrait prendre.
Nous avons montré que toute situation est au minimum une interaction permanente (d’aucuns disent systémique) entre une visée, des moyens et des façons de procéder.

La visée est au moins autant temporelle que spatiale. Quelles sont les bonnes échelles de temps et d’espace pour parvenir à une humanité plus respectueuse de la finitude  de nos ressources et des équilibres fragiles à considérer ? Le fait que cela ne soit pas une question facile, n’oblige pas à dire et à faire n’importe quoi.

Dans notre représentation du monde nous avons montré en première approche, qu’il y a à distinguer 4 grandes attitudes complémentaires.  Attitudes qui se combinent de façon différentes selon les phases d’un processus, selon que nous soyons dans la survie ou la vie :

Celle de l’exécutant, celle du décideur, celle du novateur et celle de l’Homme face à l’incertain.

Nous savons toutes et tous que sans confiance, lucidité, risque et flottements nous ne pouvons bâtir du sérieux. Pas de bon exécutant sans confiance, pas de leader sans lucidité, pas de créateur sans prise de risques et pas d’affrontements de l’incertain sans flottements.

Idéalement notre programme devrait inciter chaque être humain à vivre au cours de existence ces 4 postures et ce plusieurs fois, pour mieux saisir en quoi elles ont besoin les unes des autres.

Cela suppose que nous ayons limité les démarches perverses, les formes d’asservissements, les manipulations, les prises de pouvoir arbitraires, ainsi que les violences inutiles.

Nos démocraties menacées par nos « folies » productivistes, les violences inouïes que subissent certains peuples et personnes ; les tentatives de soumission à une seule religion supposée tout régler, les fraudes multiples impunies, les absences de régulation dignes du niveau de complexité auquel nous sommes parvenus, doivent impérativement se structurer autrement.
En première approche, il apparaît qu’il faille accepter de ne pas être parfaits, de ne pas avoir de réponse à tout, tout en étant vigilant face à l’inacceptable et ce qui nous détruit.
L’inacceptable a à voir autant avec des croyances comme « no futur », « Demain on rasera gratis », … qu’avec des exactions largement connues et insuffisamment  jugulées.

La vigilance devrait se porter sur le fait que nous devons sortir des dualités bons-méchants, … pour focaliser notre regard et notre action sur les processus qui améliorent les choses.
Nous proposons de regrouper les choses autour de thèmes majeurs qui comme des poupées russes contiennent tout ce que l’on peut imaginer.

Que mettre en place pour qu’un maximum de personnes ?

1.  Puisse quérir les informations  et savoirs nécessaires à ses objectifs constructeurs, en minimisant les nuisances de personnes plus ou moins conscientes qui produisent de fausses nouvelles ?

2.  Soit en meilleure santé physique, morale et conceptuelle, sans jouer aux apprentis sorciers avec des techniques modifiant les lois connues de l’évolution ?

3.  Puisse vivre, sans se sentir menacés chaque jour, et donc puissent réduire le pouvoir de celles et eux qui ne jouent pas ce jeu.

4.  Soit en contact  avec des êtres ayant acquis une vision suffisante, une perception appropriée et les moyens nécessaires  pour se sentir utiles dans le cadre d’une diversité maximum à respecter, sur une planète finie.

5.  Soit en capacité d’évaluer et de réduire les dysfonctionnements manifestes.

Trois grands piliers pourraient être à la base de ce dialogue souhaitable en l’adossant à une  e-démocratie massive :

  1. Equité : que chacun soit en mesure de trouver une place avec une égale dignité.
  2. Régulation : que rien ne soit fait ou installé sans une étude préalable d’impact sur les écosystèmes.
  3. Apaisement : que tout ce qui porte à contestation soit soumis à dialogue et concertation en minimisant la pression de lobbys, et, en cas de maintien du litige à consultations avec obligation de débats publics en préalable.

Nous nous proposons de mener une expérimentation en grandeur réelle avec le maximum de pays volontaires autour d’une liste que nous avons établie.

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