Schéma qui illustre les différents systèmes cérébraux liés au sommeil et à l'état de veille (les structures cérébrales exactes ne sont pas indiquées)
Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Centres_de_l%27%C3%A9veil_et_du_sommeil.png
Nous avons effectué cet essai randomisé, contrôlé, en simple aveugle (OASIS) dans 26 universités situées au Royaume-Uni. Des étudiants à l’Université atteints d’insomnie ont été répartis de manière aléatoire (1:1) par randomisation simple pour suivre une thérapie cognitivo-comportementale en ligne (CBT) contre l’insomnie (n=1 891) ou recevoir le traitement classique; l’équipe de recherche n’ayant pas accès au tableau de randomisation. Les évaluations en ligne ont eu lieu à la semaine 0, 3, 10 (fin de thérapie), et 22. Les critères principaux étaient représentés par la mesure de l’insomnie, la paranoïa, et les expériences hallucinatoires. Nous avons effectué les analyses sur population en intention de traiter. (…).
Entre le 5 mars 2015 et le 17 février 2016, nous avons répartis de manière aléatoire 3 755 participants pour suivre une CBT contre les insomnies (n= 1 891) ou pour recevoir le traitement classique (n=1 864). En comparaison avec le traitement classique, l’intervention CBT a réduit les insomnies (différence ajustée 4.78, Intervalle de Confiance [IC] 95% de 4.29 à 5.26, d de Cohen = 1.11 ; p<0.0001), paranoïa (-2.22, de -2.98 à -1.45, d de Cohen 0.19 ; p<0.0001), et hallucinations (-1.58, de -1.98 à -1.18, d de Cohen = 0.24 ; p<0.0001). L’amélioration des insomnies a eu un effet médiateur des changements relatifs à la paranoïa et aux hallucinations. Aucun événement indésirable grave n’a été rapporté.
Il s’agit ici, à notre connaissance, du plus important essai randomisé contrôlé sur une intervention psychologique visant à traiter une maladie mentale. Cette étude fournit des preuves solides indiquant que l’insomnie est un facteur causal d’expérience psychotiques et autres problèmes de santé mentale. Ces résultats devront toutefois être confirmés par des tests effectués sur une population plus importante, au-delà de celle constituée d’étudiants à l’Université. Le traitement des altérations du sommeil devrait être une priorité des Services de Santé Mentale. Prof Daniel Freeman, PhD, et al, dans The Lancet Psychiatry, publication en ligne en avant-première, 6 septembre 2017
Financement : Wellcome Trust
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ