Au milieu de l'écrin sauvage qui l'enserre
Elle se dresse encore,majestueuse et fière
Le bois de sa porte est resté entrouvert
Il grince ,poussé par la bise aux mois d'hiver
Offrant un abri aux oiseaux ,aux promeneurs égarés
Aux lièvres pressés et aux biches effarouchées
Lentement le long des murs,le lierre s'est aggrippé
Il est monté jusqu'à la fenêtre aux carreaux cassés
Les pierres ne joignent plus ,mal étreintes
Dans leurs interstices,la lumière s'est éteinte
Quelques tuiles se sont envolées ça et là
Grisées par les gouttes de pluie du ciel bas
A son pas, mort et épars,attend un grand tas de bois
Espèrant en vain l'allumette souffrée d'autrefois
Qui réchaufferait l'âtre du fumet d'un bon repas
Elle effraye parfois les enfants au crépuscule tombant
Toute auréolée de mystères et d'histoires d'antan
Son chemin s'est effacé sous la brume du temps
Tout un pan de la cheminée a cédé,un peu fatigué
Tatouée de suie noire,elle ne fume plus,enfin sevrée
La vie et la nature reprennent place de plein droit
Engloutissant la vieille maison, nid de pierres trop à l'étroit
Dans la forêt vivante et vibrante de mille joies
Adelaide