- Kaouther Adimi. Nos richesses (Seuil)
- François-Henri Désérable. Un certain M. Piekielny (Gallimard)
- Patrick Deville. Taba-Taba (Seuil)
- Brigitte Giraud. Un loup pour l’homme (Flammarion)
- Olivier Guez. La disparition de Josef Mengele (Grasset)
- Yannick Haenel. Tiens ferme ta couronne (Gallimard)
- Philippe Jaenada. La serpe (Julliard)
- Marie-Hélène Lafon. Nos vies (Buchet-Chastel)
- Véronique Olmi. Bakhita (Albin Michel)
- Alexis Ragougneau. Niels (Viviane Hamy)
- Yves Ravey. Trois jours chez ma tante (Minuit)
- Monica Sabolo. Summer (Lattès)
- Frédéric Verger. Les rêveuses (Gallimard)
- Eric Vuillard. L’ordre du jour (Actes Sud)
- Alice Zeniter. L’art de perdre (Flammarion)
Petite passe d'armes, à fleurets mouchetés mais quand même (avez-vous remarqué combien, au moment où l'approche des prix littéraires se fait encore à l'estime, le vocabulaire se fait guerrier?), quelques minutes avant l'annonce de la première sélection du Goncourt, avec Hervé Bienvault (dont il faut suivre le blog (Aldus - le blog du livre numérique), sur Twitter à propos de, je simplifie, l'importance à accorder ou pas aux sélections pour les prix littéraires.
Le moment était bien choisi.
Les arguments des uns et des autres - ou de lui et de moi, si vous préférez personnaliser - sont toujours les mêmes. Et, d'une certaine manière se rejoignent.
Bien sûr, les sélections ferment, réduisent les choix (en apparence seulement), il faut malgré tout aller voir ailleurs. J'ai parlé, ici ou là, d'entonnoir.
Mais aussi (disais-je), il y a dans les sélections pour les prix littéraires quelques livres qui méritent bien, malgré cette soudaine notoriété assez extérieure à la littérature, qu'on y aille voir. Si c'est une occasion pour le faire, tant mieux.
La preuve par le Goncourt.
Et la preuve est valable pour les deux camps.
Oui, il y a, dans la première sélection, des noms attendus, prévisibles, trop (?) présents dans les pages livres des journaux, les émissions de radio, de télévision, etc. Et, parmi ceux-ci des œuvres de grande qualité, dont je me réjouis de la présence. Pour ceux que j'ai lus, les romans de François-Henri Désérable, de Patrick Deville, de Monica Sabolo, d'Eric Vuillard (est-ce un roman? mais qu'est-ce qu'un roman?) valent le détour. Et sans doute quelques autres dont j'attends avec impatience le temps nécessaire à me les mettre sous la dent: ceux de Brigitte Giraud, Olivier Guez, Philippe Jeanada, Véronique Olmi, Monica Sabolo, Alice Zeniter.
Quant à Kaouther Adimi (qui bénéficie, il est vrai, d'une exposition remarquable en cette rentrée où on ne l'attendait pas vraiment), Yannick Haenel (malgré des succès d'estime et une polémique, auparavant), Marie-Hélène Lafon (jamais oubliée de ses lecteurs, je le dis au passage, je ne dis rien), Alexis Ragougneau (dont Pierre Assouline faisait l'éloge hier), Yves Ravey (qui fait un clin d’œil, ou un pied de nez, il faudra voir, à François Weyergans, Goncourt pour Trois jours chez ma mère), Frédéric Verger (bien qu'il reçut le Goncourt du premier roman), Eric Vuillard (paru avant l'été), qui les prévoyait ici?
Vous en penserez ce que vous voudrez.
Mais avant de penser, de grâce, prenez au moins connaissance de cette première sélection (le Goncourt sera remis le 6 novembre, avant le Renaudot avec lequel il partage cinq titres).
Et, si possible, lisez... D'autant que cette liste sert aussi de base à quelques déclinaisons du Goncourt, dont celui des Lycéens.