Il y a un peu plus de trois ans, Mario D’Souza participait à une exposition collective dans la Galerie municipale Jean Collet de Vitry-sur-Seine (94) : Deux pièces meublées. Il y revient, cette fois pour une exposition personnelle, et on voit que son installation a bien été conçue pour le lieu : structures en bois peint découpées selon l’agencement des pièces, tenant compte des piliers, des niches dans les murs, lourds rideaux organisant l’espace et guidant la déambulation du visiteur. Il s’agit d’écouter, selon le titre (en anglais*) de l’exposition, et, lors de ma visite, c’est le silence que j’ai entendu. Mais un silence qui m’invitait à trouver ma place. Le plateau de la table était accroché au mur, comme les cadres portant des fragments de dessins et des couleurs vives. La chaise était posée en hauteur, le lustre pendait jusqu’au sol. Les rideaux n’obturaient pas les fenêtres mais, au contraire, recevaient la lumière de l’extérieur et la diffusaient à l’intérieur. J’allais d’une pièce à une autre, je revenais sur mes pas, avec mon appareil photo je cherchais des cadrages à quoi m’engageaient la disposition des tissus, des tiroirs, du miroir, et le moment. C’est un lieu propice à la méditation, où il convient de laisser affleurer les souvenirs dans un présent ouvert : les tissus pliés, les bois, les tapis, les secrets à portée de main.
* Je ne comprends pas toujours pourquoi les titres des expositions doivent être en anglais.