Comme chaque 1er septembre, nous avons trinqué vendredi à notre « anniversaire de Chine ». 15 ans déjà : 4 à Pékin, époque pré-JO, puis 11 ans à Canton, on commence la douzième année.
Je me souviens de l’arrivée à Pékin comme si c’était hier. Enfin, du départ d’abord : stressée comme jamais, en excédent de bagages (sans blague ?), un Minijack d’un an et demi sous le bras et un Saint-Jack enthousiaste qui courrait devant, même pas perturbé par l’alerte à la bombe en plein Roissy qui nous a bloqués une demi-heure pour nous valoir ensuite un « on vous pré-enregistre mais on ne prend pas vos bagages car vous n’êtes pas sûrs de partir ». Là je me suis juste écroulée en larmes sur mon caddie overweight, faut croire que mon remède antistress chti administré 2h avant (une canette cul sec) ne fonctionnait plus.
C’est qu’on en parlait depuis longtemps de la Chine…
« Intermediate » en mandarin lorsque l’on s’est rencontrés (en zone K-Fête de l’E-aime Lyon), Saint Jack avait été emballé par son voyage à travers la Chine et son stage intensif à l’Université Sun-Yat-Sen de Canton l’été précédent (celle là même qui est au bout de notre rue), et avait pour projet de s’installer en Chine dès la fin de l’école (le CSNE ça s’appelait, pour ceux qui ont connu ça).
Ha… dommage… parce que moi je voulais vendre des yaourts en France.
Finalement il m’a choisie plutôt que la Chine, c’est cool non ?
Retour d’ascenseur cinq ans après : je fais un break dans le yaourt grâce au congé parental et on part à Pékin. « Merci ma chérie, je te promets que dès qu’on rentre, dans quatre ans, je t’offre un cheval et tu pourras monter tant que tu veux ». Un poulain de Tiane je voulais, ma jument préférée du monde entier. Sauf que depuis le temps elle n’est plus là, et tu penses bien que les poulains sont tous vendus ! Le dernier était magnifique et s’appelait « Questos » : un signe ? Il était trop grand pour moi de toutes façons.
Pas grave, je me suis mise au Pilates
Quinze ans plus tard, on est toujours là. Canton a fait suite à Pékin, « the » big decision à prendre : super opportunité pour Saint-Jack, mais démission de ma yoghourt company en France à la fin du congé parental, qui m’a vraiment beaucoup coûtée…
Heureusement je pouvais transférer mon job chinois de Pékin à Canton (j’avais eu la chance de trouver un super boulot dès mon arrivée à Pékin, grâce au yaourt network d’ailleurs), et notre famille était solide, parce que Canton il y a 12 ans, honnêtement, ce n’était pas la ville d’aujourd’hui et j’aurais bien repris mes valises au bout d’un mois pour rentrer à Paris…
Je me suis ensuite inscrite à l’université trois semestres pour prendre des cours de mandarin dans l’objectif de travailler dans un grand groupe chinois, et j’ai finalement préféré créer la collection Une Fille en Chine dans la continuité de mon blog, attirée par un projet d’entrepreneuriat passionnant qui me laisserait plus de temps pour les enfants, tout en travaillant en chinois et essayant de soutenir des micro-entreprises locales. Cela fait huit ans que ça dure, et me passionne comme au premier jour !
Merci pour votre soutien et votre fidélité sur le site et les réseaux sociaux, c’est un vrai moteur. Je prévois d’être plus présente sur le blog cette année (j’adore écrire mais n’en ai pas toujours pris le temps), et continue à vous donner rdv tous les dimanche matin avec le #sundaymornigbook sur FB et Instagram pour les amateurs/trices de lecture.
Bonne rentrée à tous !
PS : La photo a été prise sur les hauteurs de Shangri-La dans le Yunnan, voyage extraordinaire que nous avons fait en juin et dont je vous parlerai très bientôt.