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Muselier remplace Estrosi à la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Publié le 29 mai 2017 par Economieenpaca
Muselier remplace Estrosi présidence région Provence-Alpes-Côte d’Azur

De gauche à droite : Chantal Eymeoud, vice-présidente de la région PACA, Christian Estrosi et Renaud Muselier. Claude Paris / AP

Pas une voix de la majorité LR-UDI-MoDem n'a manqué à Renaud Muselier, lundi 29 mai, pour être élu président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) en remplacement de Christian Estrosi, qui avait démissionné soudainement le 8 mai.

M. Muselier, 58 ans, médecin, député européen et ancien premier adjoint de la ville de Marseille, était le seul candidat en lice. Le Front national, unique autre force politique présente à la région PACA depuis les élections de décembre 2015, a refusé de présenter un des siens et n'a pas participé au vote. Cette session de l'assemblée régionale a également été marquée par la confirmation de la démission de son mandat de Marion Maréchal-Le Pen. La tête de liste FN lors du scrutin de 2015 avait annoncé son " retrait de la vie politique " début mai.

Echaudé par son échec à la présidence de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole en 2008 - malgré une large majorité de droite, il avait été battu à la surprise générale par le socialiste Eugène Caselli -, M. Muselier attendait cette élection avec impatience. " Quand le dernier bulletin sera dépouillé, je pourrais dire que je suis président ", plaisantait-il encore il y a quelques jours.

Lundi matin, il avait pourtant invité à la séance plénière d'intronisation le maire (LR) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, le sénateur (LR) Bruno Gilles, ami de longue date, l'ancien président de région PS Michel Pezet ou encore la sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône Samia Ghali. A sa gauche à la tribune présidentielle, le nouveau porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, tête de liste socialiste aux régionales de 2015 passé depuis à En marche ! a également été convié, alors qu'il avait refusé d'assister à l'intronisation de Christian Estrosi. " Vous avez eu le courage de vousretirer au second tour des régionales pour faire barrage au Front national, je ne l'oublie pas ", l'a remercié M. Muselier, lui serrant chaleureusement la main avant même de donner l'accolade à M. Estrosi.

" Ne tirez pas de ma présence ici une quelconque interprétation politique, a précisé le député des Alpes-de-Haute-Provence. J'appelle de mes vœux un élargissement de la majorité présidentielle à gauche comme à droite, mais si j'ai accepté cette invitation, c'est avant tout parce que je m'entends bien avec Renaud Muselier. "

Dernière salve avant la trêve

L'élection est la conséquence de la démission à la mi-mai de Christian Estrosi, qui a choisi de se retirer pour se consacrer à la ville de Nice, dont il est redevenu maire. Il avait renoncé à la mairie en raison de la loi sur le cumul des mandats. " Je quitte la présidence de la région avec le sentiment du devoir accompli ", a-t-il assuré.

Son départ pourrait marquer un changement d'ambiance dans l'hémicycle régional, situé à Marseille. Depuis décembre 2015, les séances plénières sont le théâtre de très violentes joutes verbales entre le président de la majorité LR, Christian Estrosi, et les représentants du FN, Marion Maréchal-Le Pen en tête.

Renaud Muselier a, lui, immédiatement placé son début de mandat sous le signe de l'apaisement. Après avoir souhaité à Marion Maréchal-Le Pen " d'être très heureuse dans sa nouvelle vie " - lui-même a mis sa carrière politique entre parenthèses après les élections législatives de 2012 -, non sans lui conseiller de " se préserver de sa famille ", le nouveau président a appelé les élus à " poserleur comportement ". " J'aimerais aussi qu'on évite d'avoir des attaques personnelles avec derrière des gloussements de plaisir, a demandé aux élus régionaux M. Muselier. Ce n'est pas à la hauteur du mandat qui nous a été confié. "

Paradoxalement, comme s'il tirait une dernière salve avant la trêve, lui-même s'est permis de tancer le porte-parole du FN, Olivier Bettati, transfuge de l' UMP, qui venait d'attaquer la personne de Christian Estrosi : " Olivier, je te connais depuis trente ans. Je t'aime bien mais je te déteste en Bettati comme porte-parole du Front national. Je vous demande de ne plus nous parasiter avec les affaires des Alpes-Maritimes, et d'essayer de nous séparer avec mon ami Christian Estrosi, qui a tout réussi pour sa ville. "

Le nouveau président de la région PACA s'est placé dans le sillon de son prédécesseur, dont il a été un " président délégué " fidèle pendant près de dix-huit mois. " Nous finirons de réaliser les engagements pris et nous les pérenniserons dans le temps ", a promis M. Muselier.

Gilles ROF - Le Monde


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