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Au début de son mandat, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir atteindre un taux de chômage de 7.5%. Un objectif réaffirmé par la ministre du Travail et le premier ministre.
Muriel Pénicaud et Edouard Philippe à l'unisson. La ministre du Travail et le premier ministre ont tous les deux réaffirmé, l'une dans Le Parisien, l'autre dans Le Journal du Dimanche, leur volonté de voir redémarrer la création d'emplois en France et d'atteindre un taux de 7.5% de chômage d'ici la fin du quinquennat. L'ancien maire du Havre a ainsi précisé que les cinq ordonnances dévoilées jeudi participent au retour d'un cadre propice à la baisse du chômage. "Nous avons la chance aujourd'hui d'avoir une croissance qui commence à s'inscrire dans le long terme. C'est le bon moment pour agir", a quant à elle commenté la ministre du Travail. "Pour lutter contre le chômage, chaque once de croissance doit se transformer en emploi. Voilà notre objectif", a-t-elle ajouté.
" Le fil politique du dimanche 3 septembre 2017Toutefois, les deux membres de l'exécutif restent prudents sur la portée de la réforme du code du travail. "Il n'y a pas une mesure miracle pour gagner la bataille de l'emploi. C'est tout le système qui doit évoluer", a indiqué la ministre du Travail avant d'ajouter: "le Code du travail tout seul ne suffit pas". "Ceux qui pensent qu'on peut faire reculer le chômage en mettant en œuvre simplement une politique, sur un front unique, se trompent. Il faut une action globale", a renchéri le premier ministre en dévoilant les autres pistes pour libérer le marché de l'emploi.
" "Réparer le pays", la priorité du "chef d'orchestre" Edouard PhilippeEn ligne de mire: le coût du travail. "Nous allons y apporter des réponses fortes avec la transformation du CICE et la baisse des cotisations patronales ; le pouvoir d'achat des salariés, avec la baisse des cotisations salariales dès le 1er janvier 2018 et la hausse de la prime d'activité, parce que le travail doit mieux payer et que nous voulons inciter davantage les chômeurs à retrouver un emploi", a précisé le premier ministre. Des mesures qui permettront, en somme, "de rénover profondément notre modèle social", pense Muriel Pénicaud.
Encourager l'apprentissage
Le premier ministre a également dévoilé le deuxième acte des réformes prévues par le gouvernement. Sans surprise, le gouvernement va s'attaquer dans un premier temps à l'apprentissage, cheval de bataille du candidat Macron durant la campagne présidentielle. "Dès la fin de ce mois nous engagerons une concertation pour arriver à une transformation profonde de la formation et de l'apprentissage qui prendra forme au printemps prochain", a précisé Edouard Philippe. "Développer l'apprentissage, c'est un de nos gros enjeux", a complété la ministre du Travail vantant la possibilité d'obtenir un diplôme, une expérience professionnelle et de bénéficier d'un taux d'insertion de 82%, à la fin de son contrat.
L'étape suivante pour combattre le chômage passera également par la refonte du régime d'assurance chômage. Pour cela, l'exécutif souhaite "élargir l'assurance chômage aux indépendants et aux démissionnaires", afin de "favoriser le retour à l'emploi le plus rapidement possible". La réforme est programmée à partir de l'été 2018. Un calendrier chargé avant de se lancer à l'assaut de la houleuse réforme des retraites...
William PLUMMER - Le Figaro