Pour un carnet, c’est un gros carnet. C’est que la poésie déborde de son cadre. Même quand elle vient dans des alexandrins ou des vers justifiés. Dans cet ouvrage, les poètes sont nombreux, les couleurs aussi. La typographie nous fait entrer dans un univers ludique. La poésie n’est pas que jeu mais elle en prend sa part. S’il y a, dans ce livre, une progression, c’est qu’à la fin, Bernard Friot invite de plus en plus souvent celle ou celui qui lit ou qui tourne les pages à utiliser ses propres poèmes, tandis qu’au début c’est lui qui montre le chemin. Sera-t-on poète en sortant du livre ? On aura, en tout cas, approché au plus près la poésie. Par les mots des poètes semés de page en page, par les illustrations d’Hervé Tullet qui font jaillir l’imagination.
Ce « carnet » me fait aussi penser à une autre publication, de Keri Smith, intitulée en français Saccage ce carnet, et cherchant à stimuler la créativité.