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Federico García Lorca – Casida des pleurs

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Federico García Lorca – Casida des pleursJ’ai fermé mon balcon
car je ne veux pas entendre les pleurs,
mais derrière les murs gris
on n’entend rien d’autre que les pleurs.

Il y a très peu d’anges qui chantent,
il y a très peu de chiens qui aboient,
mille violons tiennent dans la paume de ma main.

Mais les pleurs sont un chien immense,
mais les pleurs sont un ange immense,
les pleurs sont un violon immense,
les larmes bâillonnent le vent,
et l’on n’entend rien d’autre que les pleurs.

*

Casida del llanto

He cerrado mi balcón
porque no quiero oír el llanto
pero por detrás de los grises muros
no se oye otra cosa que el llanto.

Hay muy pocos ángeles que canten,
hay muy pocos perros que ladren,
mil violines caben en la palma de mi mano.

Pero el llanto es un perro inmenso,
el llanto es un ángel inmenso,
el llanto es un violín inmenso,
las lágrimas amordazan al viento
y no se oye otra cosa que el llanto.

*

The Weeping

I have shut my windows.
I do not want to hear the weeping.
But from behind the grey walls,
Nothing is heard but the weeping.

There are few angels that sing.
There are few dogs that bark.
A thousand violins fit in the palm of the hand.

But the weeping is an immense angel.
The weeping is an immense dog.
The weeping is an immense violin.
Tears strangle the wind.
Nothing is heard but the weeping.

***

Federico García Lorca (1898-1936)Si mes mains pouvaient effeuiller… (Complexe, 2006) – Divan du Tamarit – Poésies III, 1926-1936 – Traduit de l’espagnol par Claude Couffon et Bernard Sesé – Translated by Kenneth Rexroth



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