Rencontres avec Richard Wagner, un livre d'Alexandre Arnoux. La plus véridique et la plus inexacte des autobiographies.

Publié le 02 septembre 2017 par Luc-Henri Roger @munichandco
Biographie
Alexandre Arnoux (27 février 1884 à Digne-les-Bains - 4 janvier 1973 à Boulogne-Billancourt) est un romancier et un dramaturge français, membre de l’académie Goncourt (1947).
Il a obtenu le Grand prix national des Lettres 1956 avec le roman Roi d'un jour.
Son œuvre, très variée, comporte des poèmes (trois recueils de vers, 1906-1909), des récits inspirés de la guerre, des romans fantastiques fortement marqués de science et de musique, du théâtre et des essais.
Sa pièce de théâtre La Belle et la Bête (1913), éditée hors commerce en Belgique en petit nombre, aurait en partie inspiré le film homonyme réalisé en 1946 par Jean Cocteau. Le mathématicien Evariste Galois lui inspire Les Algorithmes (1921).
Avec sa femme, décédée en 1938, il traduit en français le Second Faust de Goethe et La vie est un songe de Calderon. (Source Wikipedia)
Romancier, dramaturge, poète, scénariste, journaliste. - Auteur d'oeuvres radiophoniques. - Membre de l'Académie Goncourt (1947). - Co-fondateur avec Georges Charensol (1889-1995), de la revue de cinéma "Pour vous" (Source Gallica)
Citations 
Un soir, j'interrogeais dans le zinc d'un bistrot Mon visage lassé de me masquer sans cesse.  Et Socrate m'a dit, de sa voix de sagesse :  «O mon fils, connais-toi toi-même, mais pas trop.
in Cent Sept Quatrains 
Ne permets pas que les apparences te dupent, que les conventions t'embrigadent. Demeure fort. Ne vieillis que dans la plus faible mesure. Il s'agit de mourir jeune.
in Etudes et Caprices

Publicité dans Comoedia (19.11.1927)

Les Rencontres avec Richard Wagner dans la presse française de 1927
"La plus véridique et la plus inexacte des autobiographies" (in Comoedia du 19.11.1927)
Un "essai qui, sous le» apparences et avec les libertés de la fantaisie, retrace l'évolution intellectuelle de toute une génération". (in Les annales politiques et littéraires du 15.12.1927). "A quelle idée a bien pu obéir M. Alexandre Arnoux en intitulant « Rencontres avec Richard Wagner » un livre où il a « rencontré » surtout son pays natal, Nîmes, son professeur de musique, Mlle Minna, et de multiples souvenirs qui s'accrochent, qui se dévident, le tout sans aucun lien avec la musique wagnérienne . A la page 101, il annonce que pour lui « la période vagnérienne commençait » et il clôt la dernière page (p. 204 d'un volume imprimé en caractères énormes) par une romance de Grétry.
C'est de la pure fantaisie. Ne cherchez pas, vous fiant au litre, même une vue d'ensemble sur l'oeuvre de R. W agner.
Ceci établi, nous ne disons pas que le livre manque d'intérêt. M. Arnoux dispose d'un talent étrangement souple.
Si vous retenez sa déclaration de la page 74 : « La curiosité a toujours été pour moi un besoin sexuel, son assouvissement une jouissance physique. », vous vous délierez de son tempérament moral." (in Revue des lectures du 15.12.1927)
"Ce livre ne peut être analysé en quelques dignes : ce n'est pas un roman, ni une étude, ni une biographie, et pourtant il a l'attrait d'une aventure romanesque : il est profond, il est vivant. Il évoque toute une époque et fait comprendre toute une évolution d'idées. Quelque peu déroutant pour le lecteur pressé ou habitué à la formule du roman romanesque. Bien construit, le livre est délicieux pour qui se donne la peine de scruter la pensée intime de l'auteur derrière son style léger, fantaisiste, mais si copieux de notations aiguës. Œuvre pour quelques-uns, pour une élite. Mais n'est-ce pas ce que souhaite Alexandre Arnoux ?" (in L'homme libre du 6.2.1927)
"Curieux ouvrage que celui-ci, Vous croyez y rencontrer Richard Wagner; détrompez-vous. Vous n'y trouverez que M. Alexandre Arnoux contant quelques-uns de ses souvenirs musicaux, depuis le jour où, élève de sixième, il contempla, ravi, une affiche illustrée annonçant l'exécution d'une œuvre wagnérienne, jusqu'à l'audition d'un jazz aux « Ambassadeurs », en passant par Munich au temps où la musique de Wagner y faisait fureur. Les états d'âme provoquée par ces « rencontres musicales sont analysés avec une très grande pénétration; mais après avoir été choisis et systématisés au point de devenir « typiques ». Dans leur succession, ils esquisseraient la transformation de la sensibilité musicale depuis 1890 et même, car l'auteur est philosophe, des différentes « Weltanschauungen » qui guidèrent la jeunesse depuis ce temps. On le voit, ces « souvenirs » sont trop « dociles » à l'esprit de M. Arnoux pour être tout à fait fidèles. L'auteur avoue, d'ailleurs, en passant que « le genre humain auquel nous appartenons, préfère plier la vérité à l'art que la cornposition à la nature, et qu'il a parfaitement raison ». Je crois que M. Arnoux n'a pas voulu déroger à cette loi. Non seulement son bouquet de « souvenirs » est arrangé, – oh très artistement, –mais il y a beaucoup de fleurs artificielles. Il y aurait donc naïveté à chercher ici, comme on l'a dit, une image fidèle de « l'évolution de toute une génération ». Non, on y trouvera des fantaisies très brillantes, très intelligentes sur quelques aspects secondaires de cette évolution. P. Lobson(in Études / publiées par des Pères de la Compagnie de Jésus, chez V. Retaux  à Paris, avril 1928)