27-08-17 Belko Experiment

Par Ravages Blog @ravagesblog

Belko Experiment a ce projet que, derrière la farce apparente et attendu, ce noue un drame bien réel et aussi dangereux qu'il est invisible.
En témoigne, une fois encore, la séquence d'introduction, véritable programme du film à suivre: on y suit le parcours des différents protagonistes (ou antagonistes, question de point de vu) se rendant tous, chacun à leur rythme et leur manière, au siège de Belko Society pour y effectuer leur première journée de travaille dans ce qui semble être un paradis de la décentralisation économique.
Scénario de James Gunn oblige, tout ce trajet s'effectue sur une version festive et mexicaine d'I will survive.
On en rirait presque, si il n'y avaient ces quelques images sursautantes comme celle où un chien se repu d'un morceau de viande (devenir des personnages, promesse du titre et du scénario) ou cette incompréhension de langage entre un autochtone apparemment prophétique et pourtant incompris, ignoré, considéré comme sans importance.
Tout va bien, ou presque, jusqu'à l'apparition du nom de Greg MacClean, réalisateur du traumatique Wolk Creek et lanceur d'alerte sur la contamination du réel par la fiction: la musique festive s'éteint soudainement pour laisser place, dans un écho étouffé, à une musique de fond effrayante et glaçante. Le ton, est donné: le ton est tranché.
Belko Experiment, en-dehors de son apparent cynisme de façade, cache un réalisme pércutant, hypnotique, traumatique une fois encore: la première détonation crânienne (comme toutes celles qui vont suivre d'ailleurs) vont longtemps hanter les spectateur du film, qui bientôt, pour en parler ou s'en souvenir, risque de ne retenir que cet "impact" que le film a eu sur eux, sans forcément le comprendre d'ailleurs.
C'est qu'il s'agit à la fois de montre l'importance de mourir, du moins dans "ces conditions là", spectaculaire et saisissante. Mais aussi de supprimer le réalisme de la situation, de déréaliser la mort, tendre à montrer que, survivre, selon les codes du film, ce n'est pas vraiment envisageable ou important. Pire: c'est en se rattachant à la vie que les personnages se ridiculise, s'effacent (on ne retient d'eux que du slapstick), leur retire leur essence, leur charisme, leur caractéristiques.
Voyez, par exemple, comme celle-ci traverse tout le film, se cachant ici, là, évitant de justesse la mort à plusieurs reprises, faisant d'improbable cabriole dans le vide d'une cage d'ascenseur, suspens faux-ami, pour finalement finir comme tous les autres: annihiler purement et simplement, d'une balle dans la tête.
"Tout être est un volume de sang qui perle à chaque page coupée". Cette exergue que Clive Barker a écrit au début de chaque livre de sang, c'est le credo exact de la mise en scène de Grag Mac Lean.
Inéluctable,donc, tel est le credo d'un film qui se veut à la fois l'alpha et l'oméga de sa propre franchise: nous découvrons, stupéfait, dans un plan final aussi sublime que discret, que les expériences de Belko sont autant de possibles, déclinaisons culturelles et variation à l'infini, d'un seul et même concept: celui d'une fiction, d'un imaginaire, d'un récit.

BELKO EXPERIMENT: IMDBDate de sortie: 17 March 2017 (USA) (1h 28min) De Greg McLean Avec John Gallagher Jr., Tony Goldwyn, Adria ArjonaSynopsis et détails: Une entreprise américaine d'Amérique du Sud est mystérieusement scellée, et ses employés dévoilent leurs vraies natures lorsqu'il leur est ordonnés de s'entretuer sous peine de mort.