Depuis vendredi dernier (25 août), les affrontements opposant les forces de l’ordre birmanes et des groupes armés dans la région de Maungdaw ont largement dégradé la situation. Ce contexte d’insécurité extrême - où les organisations humanitaires sont accusées à tort de soutenir des groupes armés - rend notre intervention impossible.
"En tant qu’humanitaire nous devons pouvoir intervenir auprès des victimes sans mettre la sécurité de nos équipes en jeu. Il en va de la responsabilité des Etats de créer les conditions favorables à la délivrance de l’aide." déclare Véronique Andrieux, directrice générale d’Action contre la Faim
A ce jour, nous sommes obligés de mettre un terme à notre intervention dans la région de Maungdaw. Cette décision forcée de suspendre nos programmes laisse plus de 10 000 personnes en situation de vulnérabilité extrême, sans aucun soutien humanitaire.
Depuis 1994, ACF intervient au Myanmar auprès de toute personne en situation d’insécurité alimentaire, sans distinction de race, de sexe, d'ethnie, de religion, de nationalité, d'opinion ou de classe. Les besoins humanitaires sont particulièrement importants dans l’Etat de Rakhine. Nos programmes s’y articulent autour de 3 actions :
- prévenir et traiter la malnutrition aiguë des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes et allaitantes ;
- réduire l'impact des catastrophes naturelles sur les communautés côtières très exposées ;
- répondre aux besoins chroniques des populations.
Les programmes d’Action contre la Faim au Myanmar s’adressent aux commauntés Rohingya et Arakanaises vivant dans des conditions déplorables dans l’Etat de Rakhine, ainsi qu’à d’autres communautés confrontées à l’extrême pauvreté dans l’Etat de Kayah.
Action contre la Faim rappelle que l’application sans entrave du Droit international humanitaire est indispensable pour permettre aux populations dans le besoin d’accéder à l’aide humanitaire. Lorsque les travailleurs humanitaires sont mis en danger, c’est la population civile qui subit une double peine. Pour garantir l’accès à l’aide dont les populations vulnérables ont besoin, il est nécessaire de protéger ceux qui la délivrent.
Action contre la Faim condamne tout amalgame, faux et infâmant, établi par les différentes parties au conflit entre ONG humanitaires et groupes armés.
La seule priorité d’ACF demeure de pouvoir relancer ses activités dans l’Etat de Rakhine au plus vite, afin de pouvoir venir en aide aux populations dans le besoin.
Des porte-paroles sont disponibles
Contact presse : Coline Aymard – caymard@actioncontrelafaim.org – 01 70 84 72 37