Les cadres dirigeants et les managers se demandent parfois jusqu’où ils peuvent se permettre d’être transparents avec leurs collaborateurs. Ils craignent de générer de l’inquiétude en partageant des résultats décevants ou de devoir faire face à des fuites d’informations commerciales. Ces appréhensions sont légitimes, mais des dirigeants ont fait des choix différents : Le général Stanley McChrystal a fait le choix de la transparence lorsqu’il commandait le Joint Special Operations Command en Irak et en Afghanistan de 2003 à 2008. Il était conscient du risque de fuites d’informations sensibles, mais il a jugé que les bénéfices de la transparence sur le travail en équipe était largement supérieur à ce risque[1]. Vineet Nayar, PDG de HCL Technologies, a fait ce même choix et s’en explique dans son ouvrage Les Employés d’abord, les clients ensuite :
Deuxièmement, la transparence aide à s’assurer que les parties prenantes s’engagent personnellement et complètement dans la poursuite des objectifs de l’entreprise.
Troisièmement, pour les membres de la génération Y, la transparence est une donnée courante. Ils racontent leur vie ouvertement ; ils n’en attendent pas moins de leur entreprise.
Quatrièmement, dans une économie du savoir, nous voulons que les clients ne nous cachent rien, qu’ils partagent leurs idées, leurs visions d’avenir, et leurs stratégies pour résoudre les problèmes fondamentaux. Sans une telle transparence, comment pourrions-nous créer les solutions technologiques qui accéléreraient leur croissance et la consolidation de leurs affaires ? Et pourquoi un client serait-il transparent avec un partenaire potentiel comme nous si cette entreprise ne faisait pas suffisamment confiance à ses employés en étant transparent avec eux ?
Enfin, les sociétés comme HCLT font souvent appel à des consultants — des gens extérieurs à l’entreprise — pour travailler sur des projets ou des initiatives spécifiques.
Les conditions indispensables pour que ces outsiders réagissent rapidement et soient aussi efficaces que possible sont le partage des informations, et une transparence complète en ce qui concerne les forces et les faiblesses, les problématiques et les inquiétudes de leur mission. Plus le processus est transparent, et plus les consultants auront confiance en l’organisation, plus nous pourrons réduire le temps pour apprendre, ce qui nous donnera un avantage sur nos concurrents ».
On peut trouver encore d’autres bénéfices à la transparence : elle limite les jeux politiques et diminue l’impact des rumeurs. Certes, le risque de fuites ne doit pas être négligé, mais les collaborateurs qui ont confiance dans leur entreprise et leur chaîne managériale sont moins tentés de se répandre à l’extérieur.
Et vous, à votre niveau, comment pouvez-vous faire preuve de davantage de transparence avec vos équipes ? Comment pouvez-vous inciter votre n+1 à faire de même ?
[1] Stanley McChrystal, Teams of Teams, Portfolio Penguin, 2015.