Qu'il s'agisse du monstre tapi sous votre lit, de ce qui se cache dans l'obscurité, ou d'une créature dissimulée dans l'ombre, impossible d'échapper à votre plus grande peur dans le thriller d'épouvante ÇA.
Andy Muschietti, qui adapte pour la première fois à l'écran le best-seller culte de Stephen King, déclare : "La peur est universelle et nous parle à tous. Quoi donc de plus terrifiant qu'une créature qui ne se contente pas de vous attaquer, mais qui le fait en se servant de vos plus grandes peurs ?"
Plusieurs disparitions d'enfants sont signalées dans la petite ville de Derry, dans le Maine. Au même moment, une bande d'adolescents doit affronter un clown maléfique et tueur, du nom de Pennywise, qui sévit depuis des siècles. Ils vont connaître leur plus grande terreur.
Le titre court et énigmatique fait référence au personnage central de l'histoire, un métamorphe ancestral qui adopte la forme des plus grandes peurs de ses victimes et sort de son hibernation tous les 27 ans afin de se nourrir des habitants les plus vulnérables de Derry dans le Maine, autrement dit les enfants. Cette fois, pourtant, une bande de sept jeunes un peu exclus, regroupés au sein du Club des Ratés, unissent leurs forces afin de se défendre contre la créature mystérieuse qu'ils désignent sous le pronom le plus vague qui soit : Ça.
Mais la créature porte en fait un autre nom, entré aujourd'hui dans les annales de l'horreur : Grippe-Sou le Clown Dansant.
D'abord publié en 1986, Ça s'est immédiatement élevé au rang de classique, se hissant en tête des ventes cette année-là. Le best-seller culte, qui fascine les lecteurs depuis plus de trente ans, est toujours considéré comme l'une des œuvres les plus emblématiques et les plus appréciées du maître incontesté de l'horreur : il a inspiré de nombreux films et autres adaptations télévisuelles dans les années qui ont suivi.
C'est bien l'avis du cinéaste qui a pris les rênes du projet : Je suis un grand fan de Stephen King, qui était mon auteur préféré quand j'étais plus jeune. Du coup, ÇA, c'était vraiment le projet de mes rêves, explique Andy Muschietti.
Moi qui aime réaliser des films d'épouvante, j'ai toujours été fasciné par la peur. Et je crois que le moment le plus terrifiant qui soit, c'est le jour où, enfant, on découvre son premier film d'horreur.
C'est un sentiment qu'on ne ressent qu'une fois dans sa vie, et j'en ai fait une quête un peu chimérique : celle de retrouver cette sensation. C'est ce qui m'aide à faire du cinéma, parce que j'estime que la seule façon de faire peur aux gens, c'est de faire appel à ce qui nous fait peur soi-même !
L'histoire possède une autre dimension qui est la marque de fabrique de Stephen King. Aucun autre auteur ne sait allier avec un tel talent l'horreur absolue et l'expérience du passage à l'âge adulte. Et c'est probablement dans Ça, récit tendre sur la sortie de l'enfance, que le résultat est le plus probant.
Le producteur Seth Grahame-Smith souligne : On était conscients dès le début du projet que ÇA serait bien plus qu'une histoire d'épouvante, et que le film devrait refléter les différentes facettes du roman.
L'intrigue se passe à un moment précis de la vie de ces jeunes personnages qui sont en train de quitter l'enfance ; on a donc voulu que le film saisisse tout le charme de ces instants centrés sur les personnages, tout en restant profondément glaçant.
Le producteur David Katzenberg partage son avis : Au cours du film, chacun de ces éléments prend tour à tour le dessus, ce qui produit un équilibre intéressant entre émotion et peur. Il était important de restituer ces deux aspects avec justesse, non seulement pour une question de rythme mais aussi de narration. La sœur d'Andy Muschietti et sa collaboratrice de création, la productrice Barbara Muschietti, estime que les scénaristes ont trouvé le parfait équilibre.
Chase Palmer, Cary Fukunaga et Gary Dauberman sont parvenus à saisir ce qu'il y a de plus touchant dans les relations entre les membres du Club des Ratés, et même à toucher aux premiers émois amoureux de l'adolescence. Mais ne vous y trompez pas : vous allez trembler !, plaisante-t-elle. C'est le clown maléfique Grippe-Sou, dévoreur d'enfants et expert en peurs, qui constitue la source d'épouvante du film.
Bill Skarsgård, qui incarne l'ignoble personnage, raconte : Je connaissais bien le roman et le personnage de Grippe-Sou quand j'étais plus jeune. À mon avis, il a besoin que les enfants croient ce qu'ils voient et cèdent à la panique avant de pouvoir les dévorer parce que la peur imprègne la chair. Pour moi, encore aujourd'hui, c'est le concept le plus terrifiant qui soit.
Membre du Club des Ratés, l'acteur Jaeden Lieberher remarque : Il s'agit de dépasser ses angoisses, parce que si les enfants n'ont pas peur de Grippe-Sou, ils ont une chance de le vaincre. Mais toutes les choses affreuses qui leur arrivent sont terrifiantes. Jaeden Lieberher joue le rôle de Bill Denbrough, le leader de facto du groupe. Les autres jeunes acteurs qui incarnent les membres du club sont Finn Wolfhard (Richie Tozier), Sophia Lillis (Beverly Marsh), Jack Dylan Grazer (Eddie Kasprak), Wyatt Oleff (Stanley Uris), Jeremy Ray Taylor (Ben Hanscom), et Chosen Jacobs (Mike Hanlon). Lors de l'élaboration du projet, auteurs et producteurs - à l'instar de Roy Lee et Dan Lin - , étaient bien conscients du défi gigantesque que représentait l'adaptation d'un roman extrêmement riche long de plus de mille pages. Ils ont donc pris la décision de se concentrer sur la première partie, durant laquelle les membres du Club des Ratés sont encore enfants, et donc la cible privilégiée de Grippe-Sou.
Cependant, Gary Dauberman souligne que le plus difficile quand on adapte ne serait-ce que la moitié d'un roman aussi apprécié que 'Ça', c'est d'essayer de faire une sélection parmi les nombreux passages marquants qui nous hantent depuis notre découverte du livre.
Seth Grahame Smith confie : On était tous conscients de la grande responsabilité qui nous incombait de rester fidèles à l'esprit du roman parce qu'il s'agit d'un livre très important aux yeux des fans de Stephen King, à l'image de toute l'équipe qui a travaillé d'arrache-pied à son adaptation à l'écran.
Ça a été un vrai travail d'équipe, rapporte Gary Dauberman, et Andy s'est montré particulièrement ouvert aux suggestions. Ce dont on a le plus discuté, c'est du fait que les peurs des membres du Club déterminent leur identité. Il a beaucoup réfléchi à la façon dont cela explique leurs actions, en s'inspirant d'éléments tirés du roman.
Andy avait une idée très précise de la direction dans laquelle il voulait qu'aille le film, estime David Katzenberg. Il connait bien sûr l'univers de l'horreur à la perfection, poursuit le producteur, qui fait allusion au travail d'Andy Muschietti sur le film à succès MAMA.
Mais il a aussi parfaitement réussi à maîtriser les différentes tonalités et à les allier harmonieusement. Ça a été une excellente idée que de le choisir comme réalisateur. Auteurs et producteurs ont convenu de modifier un élément important dans leur adaptation.
Bien que la première partie du roman de Stephen King se déroule dans les années 1950, l'histoire a été transposée dans les années 1980. Barbara Muschietti explique : Les années 50, c'est l'enfance de Stephen King, si bien qu'il parlait de sa génération, et le livre reflète ses propres peurs d'enfant. Stephen dit toujours qu'il faut écrire sur ce que l'on connaît. On a doncvoulu faire un film sur ce qu'on connaissait le mieux, c'est-à-dire notre enfance dans les années 80, en s'inspirant de ce qui nous faisait peur à l'époque.
Andy Muschietti suggère que Les enfants des années 1950 avaient des peurs différentes d'aujourd'hui, à l'image des monstres emblématiques du cinéma de l'époque, et ce sont eux qui inspiraient les transformations de Grippe-Sou dans l'histoire d'origine. La réinvention des peurs dans le film est très profonde et comporte plusieurs niveaux de lecture, et je pense que même les fans du livre seront surpris par nos choix.
Stephen King remarque : Les auteurs ont pris une direction légèrement différente du livre, mais l'important c'est qu'ils aient conservé l'idée centrale, c'est-à-dire que Grippe-Sou s'attaque aux enfants en découvrant leur plus grande peur et en en prenant l'apparence. Andy a bien compris cela, et je trouve qu'il peut être fier de son travail.
À Derry, dans le Maine, sept gamins ayant du mal à s'intégrer se sont regroupés au sein du "Club des Ratés". Rejetés par leurs camarades, ils sont les cibles favorites des gros durs de l'école. Ils ont aussi en commun d'avoir éprouvé leur plus grande terreur face à un terrible prédateur métamorphe qu'ils appellent "Ça"... Car depuis toujours, Derry est en proie à une créature qui émerge des égouts tous les 27 ans pour se nourrir des terreurs de ses victimes de choix : les enfants. Bien décidés à rester soudés, les Ratés tentent de surmonter leurs peurs pour enrayer un nouveau cycle meurtrier. Un cycle qui a commencé un jour de pluie lorsqu'un petit garçon poursuivant son bateau en papier s'est retrouvé face-à-face avec le Clown Grippe-Sou ...