[CRITIQUE] Death Note

Par Elodie11 @EloFreddy

Réalisé par: Adam Wingard

Avec: Nat Wolff, Margaret Qualley…

Durée: 1h41

Genre: Thriller/Fantastique

Date de sortie: 25 Août 2017 sur Netflix

Synopsis

Inspiré du célèbre manga japonais écrit par Tsugumi Ohba et illustré par Takeshi Obata, Death Note suit un lycéen qui trouve un carnet doté d’un pouvoir surnaturel : quiconque le possède condamne à mort ceux dont il y inscrit le nom en pensant à leur visage. Enivré par un sentiment de toute-puissance quasi divine, le jeune homme commence à tuer ceux qu’il estime indignes de vivre.

Critique

Après son projet Blair Witch raté de l’année dernière, Adam Wingard s’attaque à un monument du manga japonais déjà magnifiquement adapté au cinéma dans son pays d’origine.

Version américanisée tant au niveau de son scénario que de ses personnages, ce Death Note devient la risée des adaptations au point que même Ryuk s’étoufferait avec sa pomme devant ce massacre.

Prenons tout d’abord le personnage de Kira décrit dans le manga comme un psychopathe notoire, brillant élève et manipulateur de haut vol, il prend ici les traits de Nat Wolff qui transforme cette froideur d’origine en mimiques et cris des plus féminins.

Peut-être est-ce le fait de ressembler à un cacatoès qui le contrarie mais sa réaction face à l’apparition de Ryuk est des plus risibles. Exit le charisme place à un adolescent mièvre qui manipule le Death note comme un jouet de noël.

Face à lui Misa ou plutôt maintenant Mia (overdose de Mcdonald oblige) troque ses habits d’idole gothique pour des fringues d’ado rebelle et visiblement plus sournoise que son originale. Wingard changera d’ailleurs la relation entre ses personnages. Ce n’est donc plus Kira qui manipulera les sentiments de Mia, la parité s’est visiblement installée dans l’univers de Death Note…

Enfin passons à L, personnage énigmatique et loufoque du manga (mon préféré je dois l’avouer).  Lakeith Stanfield passe totalement à coté de son personnage lui octroyant un manque de charisme évident et une gestuelle visiblement forcée. Il n’hésitera pas à dévoiler son visage à Kira au bout d’une demi heure de film (oui je sais ça énerve).

Wingard pousse le vice de l’adaptation jusqu’à balayer les enjeux si bien entretenus par le manga: le combat entre Kira et L. Car oui, c’est ce qui faisait que l’on restait accroché aux pages et qu’on oubliera vite ce Death Note américain.

En effet, la partie de tennis qui se jouait entre L et Kira ne devient qu’un simple match de remplacement, s’éclipsant au profit d’une histoire d’amour bien trop présente. L dévoile trop vite ses cartes, perd son sang froid face à un Kira plus absorbé par sa Mia que par son vrai adversaire. Les coups de poker se font rares et Wingard de passer à côté du thriller psychologique sur lequel repose l’essentiel de l’œuvre.

Pourtant il y avait matière à concocter une guerre des nerfs, d’ailleurs tout n’est pas pourri au royaume de Wingard: les effets visuels, la beauté de Ryuk et l’aspect clip de certaines scènes en font un emballage idéal pour un thriller gothique, dommage que la saveur ne soit pas au rendez-vous…

Wingard mériterait peut-être d’avoir son nom dans son Death Note détruit par un remaniement digne d’un épisode de dawson. Les personnages fades et mièvres, le manque de suspense et la noirceur trop édulcorée font de cette adaptation un désastre pour les aficionados du manga ou des films japonais. Pour les autres, peut-être que ce Death Note vous vaudra quelques bonnes surprises, mais honnêtement, j’en doute fort…

Votre dévoué Freddy

Note: