Voilà que je reviens à la maison. Plus exactement à mon bureau, ordinateur, environnement : les massifs de vivaces résistent à la fin d'été, jaunes, bleus et mauves se mélangent, les mûres croulent sous leurs fruits violets et noirs. La vie reprend et j'ai le cœur serré de gratitude devant ses couleurs après le long tunnel de souffrance.
Lumière après le noir dévorant de la douleur physique. D'abord tremblotante, hésitante, progrès lents et puis non, de vrais progrès, et l'espoir en fond têtu.
Mais me voilà, de nouveau fidèle au poste, et pendant ces heures de la nuit où j'étais incapable de demeurer couchée, j'ai lu. Beaucoup lu. Bien sûr tout a été déformé par le prisme de la maladie, mais c'est intéressant de constater ce qui a résisté au laminage de la douleur.
Très prochainement je reprendrai mes chroniques littéraires, chers lecteurs. À pas comptés, ma main droite ne vole pas encore sur le clavier. Je donnerai sans doute moins de citations, les articles seront plus denses, je compte sur vos appréciations et messages d'encouragement pour ce qui reste une sorte de convalescence.