La justice brésilienne a suspendu avec effet immédiat un décret présidentiel abrogeant le statut de l'immense réserve naturelle de Renca, en Amazonie, dans le but de l'ouvrir à l'exploitation minière.
Ce texte, signé la semaine dernière par le président brésilien Michel Temer, avait mécontenté nombre d'ONG de protection de l'environnement.
Le décret présidentiel devait permettre à terme, aux compagnies minières privées d'exploiter les multiples gisements situés dans cette réserve de plus de 4 millions d'hectares alors que, jusqu'à présent, ce droit était exclusivement réservé aux entreprises publiques.
L'exploitation minière aurait pu aggraver la déforestation et le recul de la biodiversité, sans omettre l'impact négatif sur le mode de vie des ethnies habitant la réserve naturelle de Renca.
Ainsi, non seulement des organismes de la société civile actifs dans la défense de l'environnement mais également des formations politiques et même des stars locales et étrangères ont manifesté leur réprobation à ce projet.
A titre illustratif, le top-modèle brésilien Gisele Bündchen est passée par le réseau social Twitter pour s'exprimer : " Quelle honte ! Ils vendent aux enchères notre Amazonie. Nous ne pouvons détruire nos zones protégées pour les laisser à des intérêts privés", a-t-elle posté.
Les détracteurs du projet de Michel Temer ont critiqué les autorités brésiliennes, soupçonnées de céder devant les pressions des grands lobbies de l'agrobusiness et des compagnies minières.
Le décret présidentiel a occasionné des dissensions même au sein du gouvernement, dont le ministre de l'Environnement a refusé de le parapher, contrairement à son collègue des Mines et de l'Energie.