Vingt minutes de silence d'Hélène Bessette, Le Nouvel Attila, mai 2017, 176 pages, 17€.
Il y a quelques années, je croisais Laure Limongi dans les couloirs des Editions Léo Scheer. Je me souviens de quelques-uns de ses livres, dont Marie Simon ou Claire Fercak. Je me souviens aussi de sa passion pour Hélène Bessette, dont elle avait réédité plusieurs livres. Mais à l'époque, je ne m'y étais pas intéressée. Allez savoir pourquoi...
Aujourd'hui, je tombe sur Vingt minutes de silence, réédité au Nouvel Attila au printemps dernier. Je l'ouvre et découvre cette forme poétique, désordonnée. Comme pour mes premières lectures de Dany Laferrière, que j'ai également découvert en ouvrant un livre en vers, je ne me pose pas de question. J'achète. La forme m'interpelle, donne du sens où il n'y en a pas. Parce que dans ce roman à l'infini, non, il n'y a pas de sens. Hélène Bessette nous narre l'histoire de cet enfant qui a tué son père. Ou bien est-ce la mère qui a tué son mari ? On ne sait pas. Les points de vue s'enchaînent, s'entremêlent. L'écriture désordonnée, aérée, s'échappe, s'envole, entraîne le lecteur avec elle. On est happé par le rythme, les phrases courtes, les phrases qui se répètent, qui tournent en boucle, les mots qui frappent et cognent contre le papier. J'aime éperdument le style d'Hélène Bessette et sa liberté dans l'écriture. Rares sont les auteurs qui se permettent autant de liberté et de lâcher prise.
Une histoire sans fin, un vrai coup de cœur. Je suivrais donc avec impatience les prochaines sorties du Nouvel Attila qui promet de faire paraître les œuvres complètes d'Hélène Bessette...
Site des Editions du Nouvel Attila