Cette étude des Universités de l'Oregon (US) et de Guelph et de la Colombie-Britannique (Canada) conclut peut-être un peu rapidement qu'au fil de l'exercice, les femmes présentent moins de diminution de puissance et d'activation neuromusculaire par rapport aux hommes et donc que les femmes se fatiguent moins vite que les hommes ! Une conclusion issue d'une expérience avec un tout petit échantillon, 9 femmes et 8 hommes et sur un exercice de flexion plantaire.
Ces différences de fatigabilité selon le sexe au cours d'exercices de flexions plantaires effectués sans contrainte de rapidité ont néanmoins permis de mesure localement la force musculaire, la vélocité, et le taux d'activation neuromusculaire qui semblent eux-aussi associés au sexe du participant. En effet, à la fin des exercices, les femmes présentent en moyenne moins de diminution de puissance musculaire vs les hommes. Peut-on conclure pour autant que les femmes ont plus d'endurance que les hommes ? Cependant, même si ces résultats sont sujets à caution, il apparaît aussi avec cette expérience, que les hommes sont plus puissants et plus rapides au début de l'exercice mais s'épuisent ensuite beaucoup plus vite. Mais cette étude menée en laboratoire est-elle pour autant représentative de l'endurance dans la vie réelle ?
La recherche apporte néanmoins quelques pistes pour mieux comprendre les différences de fonction musculaire entre les hommes et les femmes : les chercheurs ont mesuré chez les 8 participants masculins et les 9 participants féminins la force musculaire de contraction maximale (MVC : maximum voluntary contraction) au départ de l'étude. Puis les participants ont été invités à effectuer 200 flexions plantaires à 30% de MVC et ont été encouragés à les réaliser aussi rapidement et avec autant de force que possible. Les chercheurs ont ensuite évalué la performance musculaire, via,
- La puissance musculaire maximale calculée en combinant la force maximale et la vitesse de l'exercice ;
- le taux de développement de la force musculaire calculé à l'aide de la variation de force divisée par la variation du temps d'exécution de l'exercice ;
- le taux de développement de la vitesse d'exécution, calculé à l'aide du changement de vitesse divisé par le changement de temps d'exécution.
Les femmes plus endurantes ? L'analyse montre que les femmes disposent d'une force musculaire inférieure, et développent une vitesse d'exécution et une puissance musculaire maximale inférieures à celles des hommes. Cependant, à la fin de la série de 200 exercices, les femmes éprouvent 15% de moins de fatigue telle que mesurée par la force et la vitesse d'exercice par rapport aux hommes. D'ailleurs, la diminution de la force corrigée par la puissance maximale est de 11% inférieur chez les femmes par rapport aux hommes. Enfin, globalement, les femmes présentent moins de changement de puissance et de vitesse au fil du temps par rapport aux hommes.
Quant aux chercheurs, ils concluent que dans un contexte d'absence de contrainte de performance, les femmes se fatiguent moins vite que les hommes. Mais ce résultat est-il reproductible dans la vraie vie et sur une durée non pas de quelques dizaines de minutes mais de quelques dizaines de décennies ?
Enfin, homme ou femme, l'endurance se travaille, en augmentant progressivement la quantité d'exercice et de...résilience avec l'expérience.