Magazine Culture
5 ans sans nouvelles, c'est long. Le précédent "Shields" m'avait d'abord déçu à l'instar de tous ces disques dont l'attente est trop forte, disproportionnée. Puis, comme beaucoup d'albums de 2012 (ceux de Beach House, d'Ariel Punk, etc, à croire que j'étais bien à côté de mes pompes cette année-la), j'ai été bien obligé de réévaluer "Shields". Parce que Grizzly Bear est un des groupes de rock indépendant les plus passionnants de l'époque. Leurs chansons ne se laissent pas facilement apprivoiser. Elles se méritent, tourbillon d'arrangements subtiles, de voix aériennes et de mélodies plus légères qu'il n'y paraît. Pas de révolution comme chez Arcade Fire ici, on ne simplifie toujours pas les choses, on continue le hors pistes, quitte à larguer encore plus de monde.
La musique de Grizzly Bear est trop cérébrale, diront certains. Sans doute. Il y a un effort à faire. Mais une fois habitué, ces mélodies paraissent évidentes. On pense à l'effet que nous avait fait les chansons de Radiohead au tournant du millénaire. Sûr que ce "Painted Ruins" sera bien classé dans mon panthéon de 2017. Comme l'avait été "Veckatimest". Comme aurait dû l'être "Shields". Comme chaque production de ces quatre garçons.