Depuis un siècle, la photographie demeure l’un des outils du CICR dans la recherche des personnes portées disparues. (Cliquez l’image pour l’agrandir)
Tout conflit a ses morts, ses blessés, ses détenus ; tout conflit a aussi ses Missing, ses portés disparus. Depuis 2011, les Nations unis ont décrété le 30 août comme « Journée internationale des victimes de disparitions forcées ».
Au fil des ans, l’hommage annuel a été élargi à tous les cas de disparition : conflit armé, situation de violence, catastrophe naturelle, détention.
Depuis un siècle, le CICR est particulièrement impliqué, à la demande des familles, dans la recherche des personnes portées disparues ; un travail de fourmi partagé avec les services de rétablissement des liens familiaux des sociétés nationales de Croix-Rouge et Croissant-Rouge à travers le monde.
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Cette année, le CICR a choisi de mettre l’accent particulièrement sur les migrants fuyant la guerre. Deux problématiques se posent au quotidien pour tenter d’élucider les cas de disparitions. La première est de permettre aux membres de familles dispersées par l’exode de reprendre contact. Le programme « Trace The Face », développé depuis 4 ans par certaines Croix-Rouge européennes et le CICR, permet aux migrants d’enregistrer en ligne leur portrait photo et de rechercher dans la base de données du site le visage d’un proche dont il demeure sans nouvelle mais qui a lui-même effectué une démarche identique. Cette année, en 7 mois, 21 personnes ont ainsi retrouvé un parent.
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Le plus grand cimetière de migrants en Grèce : depuis des décennies, des migrants traversent le fleuve Evros, porte d’entrée vers l'Europe. Nombreux sont ceux qui s’y noient ou qui meurent de froid. Plus de 350 corps ont été récupérés dans cette région. Pour que ces morts ne restent pas à jamais anonymes, des analyses ADN sont réalisées et les effets personnels retrouvés sont enregistrés.
Publié par Comité international de la Croix-Rouge sur lundi 28 août 2017
La deuxième problématique, désespérante, tente de donner une identité aux dépouilles anonymes retrouvées sur les routes migratoires. En Grèce, par exemple, le CICR soutient les autorités et les médecins légistes grecs, travaillant à la recherche de tout élément pouvant permettre une identification, depuis l’enregistrement des effets personnels retrouvés sur les corps jusqu’au moindre indice livré en autopsie. C’est particulièrement le cas dans la région d’Evros, du nom du fleuve dessinant la frontière entre la Grèce et la Turquie. Des centaines de corps y ont été retrouvés.
Pour les familles, tant que la preuve du décès n’est pas apportée, un fragile espoir prévaut, parfois pendant des des années, toute une vie même. Savoir ce qu’il est advenu d’un proche est un droit : celui de se recueillir sur une tombe, de tourner la page, de pouvoir enfin faire la paix ; de pouvoir aussi hériter ou encore par exemple se remarier.