Titre : Les nouvelles aventures de Lapinot, T1 : Un monde un peu meilleur
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Lewis Trondheim
Parution : Août 2017
Il s’agit du « come back » de l’année. Lapinot est de retour ! Mon héros de bandes dessinées que je pensais disparu à jamais retrouver la vie dans une nouvelle série écrite par le maître Lewis Trondheim. Ce premier tome de sa nouvelle vie s’intitule Un monde un peu meilleur. J’ai ressenti une intense émotion en découvrant la couverture le présentant assis sur un banc dans un jardin. Je pensais lui avoir dit un « au revoir » définitif il y a de nombreuses années.
Un retour inespéré !
La première case de la première page est un joli clin d’œil qui fera sourire les aficionados du sympathique lapin. Passé ce moment, on suit une balade entre Lapinot et son meilleur ami, l’excentrique et l’immature Richard. En intervenant dans une histoire de créneau brutal, de voiture abimée et d’incivisme du quotidien, les deux copains vont déclencher une chaine d’événements qui donnera lieu à un dénouement imprévisible. Le fil conducteur qui découle de cette anecdote est habilement déroulé. On se demande tout le long jusqu’où cette broutille mènera. Nous nous trouvons face à un exemple de l’effet papillon.
La force de cet album est sa densité. Chaque case, chaque dialogue ou chaque situation ne laisse pas le lecteur indifférent. Tour à tour, on rigole, on réfléchit, on est ému, intrigué… A aucun moment, on est passif. Cela rend la lecture passionnante. D’ailleurs, cela incite à se plonger à nouveau dans l’ouvrage à peine terminé pour vérifier que rien ne nous a échappé. Trondheim possède une aisance avec les mots qu’il exploite merveilleusement à travers leurs mises en situation. J’apprécie tout particulièrement le ton acerbe qu’il peut avoir vis-à-vis de l’évolution de notre société. Ses personnages ont des attitudes qui nous sont familières, soit parce qu’on a les mêmes soit parce qu’on connait des personnes qui les ont. Cela crée un lien et une intimité entre le lecteur et l’histoire qui amplifie le plaisir dégagé par le bouquin.
Concernant le dessin, est-il encore besoin de décrire le style de Lewis Trondheim reconnaissable entre tous ? Je trouve son trait génial. Il correspond parfaitement au ton de sa narration. Malgré sa simplicité apparente, il a une capacité certaine pour offrir un grand spectre d’expressions à ses protagonistes. Vous l’aurez compris, le retour de Lapinot m’a conquis. Je dois bien avouer que je l’étais déjà avant d’ouvrir l’album mais je ne l’étais pas moins en le refermant. Un héros est de retour !