Autrice : Katherine Kurtz
Plaisir de lecture :
La trilogie des magiciens, La trilogie du roi Kelson
903, la Maison Festil règne sur le Royaume de Gwynedd. Le coup d’État fomenté il y a deux siècles a permis d’éjecter du trône les Haldane : c’est l’avènement des Derynis. Le Roi siégeant ne fait pas l’unanimité, Camber décide de se retirer de la cour d’Imre.
Quand j’ai commencé la trilogie, une immense joie s’est déversée : je repartais dans l’univers des Derynis mais sur une toile – presque – toute neuve car j’allais parcourir le passé de Kelson, 200 ans avant sa naissance.
Le récit s’ouvre sur le Royaume sur lequel règnent les Festil. Je ne pensais pas que la trilogie serait elle aussi sur la lignée Haldane car l’ensemble de ces trois tomes est une réponse aux rois festilliens et la débâcle derynie.
Ô élément très attendu – le principal pour moi – j’allais rencontrer Camber ! Saint Camber et toute la légende qui en découle. Et je fus surprise : Camber est bien vivant mais il a déjà 57 ans.
Camber MacRorie est le septième comte de Culdi. Érudit et juriste, il est aussi fonctionnaire à la retraite. Camber est un personnage principal, comme ses enfants et leurs compagnons – Evaine, Rhys, Joram. Nous faisons aussi la rencontre de Megan la reine, de l’archevêque Anscom, du prêtre Cullen mais aussi du roi Cinhil, dernier membre de la lignée Haldane que j’ai d’ailleurs beaucoup moins apprécié que la clique derynie qui l’aide.
Si j’ai adoré la trilogie des magiciens, j’avais été déçue par la trilogie du roi Kelson car Katherine Kurtz y développait une intrigue que je jugeais trop émaillée de facilités. Pour cette série, je trouve que l’autrice est plus en forme : une richesse question rebondissements et des intrigues politiques intéressantes à suivre ; il y a moins de prévisibilité.
Dans ce moyen-âge alternatif, on découvre le quotidien médiéval avec la latence de réponse en termes de communication, du froid qui s’insère dans les habitats venteux et dans les relations houleuses.
Les situations dérapent vite et on voit l’être humain dans ses pires travers. Côté personnages, les femmes ne sont pas très réussies : elles sont parfaites, mais toujours au second plan. Enfin, la hiérarchie ecclésiastique est très présente et on comprend très vite que Katherine Kurtz communique sa foi. Dans les éléments un peu dommageables, sur une question de forme, je suis encore fortement agacée de découvrir tant de fautes dans l’édition de Pocket : erreurs de traduction, mauvais prénom utilisé, et descriptions modulées (un manteau peut être bleu pour devenir rouge trois lignes plus loin).
En plus de sa rencontre, découvrir la personnalité de Camber a été une agréable surprise. J’ai également aimé retrouver des éléments de la magie des Derynis : polymorphisme, portails de transferts, cubes mobilse et communication à distance. Le don de soi est le thème principal et les revers de vie de certains personnages leur confèrent une admiration certaine de la part du lectorat.
Je suis étonnée de découvrir que Katherine Kurtz oppose humains et Derynis. Jusqu’alors, les Derynis étaient des humains avec des pouvoirs. Ici, elle appuie fortement sur cette distinction.
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Dans le chaudron :
Grandes fresques en fantasy
¤ La couronne des sept royaumes de David B. Coe
¤ L’assassin royal et Les aventuriers de la mer de Robin Hobb
¤ La tapisserie de Fionavar de Guy Gavriel Kay
Voilà mon premier pavé de l’été, pour le challenge de Brize, qui se constitue de 1280 pages de texte brut.