Aux frontières de la lecture

Aujourd'hui coup de projecteur sur les livres audio. Se faire raconter une histoire, c’est tellement agréable !
Et pour les aveugles et les mal-voyants, les livres sonores sont le seul moyen de lire sans avoir à demander de l’aide.
En France, les livres audio n'ont pas la place qu'ils méritent, ils sont beaucoup moins répandus qu’aux Etats-Unis, en Europe du Nord, en Allemagne ou même en Italie.

Avec le développement du net et des supports numériques, grâce à des bibliothèques altruistes, et avec des maisons d'éditions et des e-boutiques qui proposent ce type de produit, les livres audio sont de plus en plus accessibles.

Tradition ancestrale Avant que le livre papier ne soit inventé par notre cher Gutenberg au XVe siècle, c'était par tradition orale que les histoires étaient véhiculées.
Il y a cinquante ans, 'Les Maîtres du Mystère' connaissaient un grand succès (de 22 ans !) en adaptant des romans comme 'Le Chien des Baskerville' à la radio.
Le marché actuel du livre audio ne fait donc, quelque part, que retourner aux sources de la littérature.
Un public bien spécifique ? Par la suite, un secteur en particulier a pris possession du marché en décidant de créer les livres audio, des histoires qui sont lues et enregistrées sur cassette ou sur disque : la jeunesse. D'un côté, on trouve toutes sortes d'histoires pour les enfants qui prennent le relais de celles racontées par leurs parents le soir au coucher. De l'autre, c'est le marché du parascolaire avec les méthodes de langues qui domine avec Assimil.
Outre la jeunesse, dont la figure emblématique est sans conteste Marlène Jobert, les livres audio ont jusqu'à présent été créés pour les malvoyants, que ce soit les personnes atteintes de cécité ou les personnes âgées ayant des difficultés à lire.
L'idée nouvelle est que de nos jours, beaucoup de gens n'auraient plus le temps de lire. Pour pallier ce problème, les éditeurs proposent des livres audio à écouter dans les salles d'attente, dans les transports, en faisant du sport... Écouter un livre serait donc l'activité culturelle de l'homme moderne pressé ?
Même si personnellement je préfère manipuler "l'objet" livre, et faire tourner les coins de page au rythme de mes lectures, je me réjouis de cette évolution pour l'enrichissement des bibliothèques audios mises à la disposition des personnes mal ou non voyantes.
Coup de chapeau à des initiatives altruistes comme notamment celle de l'association Des Livres à Lire et à Entendre qui a pour objet de faciliter l’accès de tous et en particulier des non-voyants et malvoyants aux joies de la littérature. Pour ce faire, elle propose sur son site Litterature audio.com des livres audio gratuits à écouter et télécharger.

Une autre initiative altruiste avec des titres gratuits sur audiocite.net au sujet duquel le magazine littéraire écrivait en mars 2008 : "Si vos yeux sont trop fatigués pour relire Eugénie Grandet dans la Pléiade, vous pouvez toujours en écouter la lecture sur l’excellent site audiocite, qui propose des version audio gratuites dans de nombreux domaines et genres, réalisées par des bénévoles que vous pouvez rejoindre si vous vous sentez en voix."
Intéressant aussi, le billet : ''Les malvoyants lisent également'' de Denis Nerincx sur le blog de la maison d'édition In Libro Véritas.
Pour terminer, De bouche à oreille s'est fixé pour objectif d'être le portail des littératures sonores, malheureusement pas tenu à jour (depuis un an) on y trouve notamment de nombreux liens vers des sites qui proposent de la littérature sonore, un bon point de départ pour qui voudrait approfondir le sujet...