L'art de rue est ce qui appartient à chacun et qui ne se vend pas. C'est comme une chanson populaire, ça s'en va et ça revient. Ça se retient, point nodal au milieu d'un fouillis. Il s'use, il est éphémère, sa réputation finit par le tuer et c'est sans doute tant mieux. Place aux autres. L'idée a germé, elle prolifère, court les rues. Et c'est un bonheur de chercher ces petites œuvres un peu partout comme des Pokemon. Bienvenue aux imitateurs, aux plagieurs un peu doués, aux cloneurs essaimant mille petits aliens sur les murs, les rambardes, les escaliers. Poésie à la Prévert, à la Doisneau. Qu'on ne remarque pas et qui pourtant est d'une si belle distinction. Anodin et pourtant singulier. Les deux à la fois. l'anamorphose ne se découvre qu'avec un peu de culture du regard, de flânerie, d'ouverture au monde. Et ça, justement, ce n'est pas donné...à n'importe qui.