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1914, l’exposition nationale Suisse.
Voici une trinité branchue avec pour tronc Inter Arma Caritas, « la Charité entre les armes » et le blason de la ville de Genève au-dessus duquel foisonnent les drapeaux d’un monde s’apprêtant à se jeter dans la guerre totale…
A gauche figure « l’adhésion des gouvernements à la Convention de Genève », à droite « la formation des sociétés nationales de la Croix-Rouge » ; au milieu « la chronologie du Comité international et de ses faits principaux ».
Que de chemin parcouru depuis 1864, cinquante ans tout juste. Mais que reste-t-il de l’équipe héroïque des débuts, du « Comité des 5 » ? Personne. Henri Dunant et Gustave Moynier (les ennemis de toujours) sont morts la même année, en 1910. Quant aux trois autres, Louis Appia, Théodore Maunoir et Guillaume-Henri Dufour, ils sont passés de l’autre côté depuis longtemps ; au siècle précédent.
Pourtant si, il reste la descendance… Pas celle de Dunant, il n’en eût pas. Gustave Moynier, lui, offrit au CICR son fils, Adolphe, qui en 1914 siège comme « membre du Comité ». Dans la famille Moynier il a y aussi le neveu (par alliance), Gustave Ador, l’homme politique, futur président de la Confédération. A l’instar de Tonton, il présidera le CICR jusqu’à sa mort (en 1928). A eux seuls, les deux Gustave totalisent 64 années de présidence ! 40 pour Moynier et 24 pour Ador. Mais, peine perdue pour la postérité Moynier, Dunant règne sans partage sur la « Croix-Rouge » depuis plus de 150 ans…
Au fait, rien ne vous choque dans cet « Arbre à drapeaux » ? Étonnant que dans ce foisonnement héraldique n’apparaisse, ne serait-ce qu’une fois, une croix rouge sur fond blanc…