Quelles qualités le manager doit-il développer pour mener correctement le changement ?
Il doit apprendre à être « in quiet » (en deux mots). C’est à dire à être sur le qui-vive. (Vigilant, mais pas stressé. C'est probablement l'attitude de l'alpiniste ou du chasseur primitif. Pas simple, j'en conviens.)
Il doit aussi s’exercer à décoder les « paradoxes ». Les paradoxes correspondent à ce qui ne lui paraît pas normal. Cela signifie qu’un phénomène important ne correspond pas à la logique qu’il lui prête implicitement. Comprendre la logique réelle du phénomène permet de comprendre comment agir pour réussir un changement sans effort.
Exemple. Parmentier fait la promotion de la pomme de terre. Il parle de ses qualités nutritives. Cela ne marche pas. (Paradoxe.) Alors, il fait planter un champ de pommes de terre, et le fait entourer par la troupe. Le peuple en déduit que la plante est précieuse, et la vole. Parmentier a compris que la logique de la France est probablement une forme de lutte des classes, et que pour la faire changer il faut s’inscrire dans ce mouvement.
Le paradoxe est la boussole du changement. (Cet exemple illustre aussi le fait que, dans le changement, la raison est généralement un obstacle, alors que l'intuition est une alliée.)