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Le monde brûle t-il ?

Publié le 26 août 2017 par Le Journal De Personne

C'est l'homme qui risque à tout moment de prendre feu. C'est son ombre désormais qui occupe les lieux. Nous assistons à sa dissolution aujourd'hui. À sa descente en enfer qu'il vit comme une montée au paradis.

Non, il ne va pas mourir, pas encore, mais souffrir le martyre sans savoir qu'il n'y aura bientôt plus personne pour l'ensevelir.

C'est l'œuvre de la mondialisation, présent sans avenir. Elle est apocalyptique pour ne pas dire tragi-comique.

On dit qu'il faut de tout pour faire un monde. Mais on ne dit pas qu'il suffit d'un rien pour le rendre immonde. Il ne s'agit pas d'être unis vers une fin salutaire mais désunis, divers avec une diversité qui commande et désordonne le monde en subordonnant sa mémoire, son histoire et ses espoirs. C'est la nuit qu'on décline à l'infini.

On dit que le monde est petit sans savoir ce qu'on dit. Cela veut dire qu'un grain de sable suffit pour rompre toute sa magie. Pour que le fini se débarrasse de l'infini et le très bas du très haut. La mondialisation en a fait un village pour accélérer son naufrage. Toutes les identités y seront dissoutes pour que nul ne soit épargné par cette banqueroute où chacun a fait ce qu'il faut pour contribuer à sa propre perte...

La mondialisation grille la politesse à tous les existants. Il n'y a plus de vérité, ni de fausseté mais un marché global qui ignore le bien et le mal et ne comptabilise que les pertes et les profits. Le veau d'or ou la mort...

La mondialisation opère en faisant de nous tous des opérants, des coopérants, des agents doubles qui se desservent en croyant se servir, se vident en croyant se remplir, s'appauvrissent en croyant s'enrichir.

À chaque fois qu'on pianote sur son portable, on sale un peu plus la note pour tous ses semblables. Internet n'est pas un affranchissement mais l'asservissement de toute la planète.

La mondialisation n'est pas un drame. Non. C'est une tragédie qui met en exergue le conflit du mal et du mal. Le bien est hors de circuit.

Non, ce n'est pas un drame, c'est tout un programme, celui du nouveau désordre mondial. Je tiens à souligner le mot : désordre. Parce qu'on y cherche le conflit, la discorde et la division pour nous les céder au plus bas prix.

Cela s'appelle la démocratisation des esprits.

Sommes-nous tous devenus joignables ? Portables ? Supportables et en même temps insupportables ?

Tous prêts pour se mettre à table, faire table rase de nos petits désaccords et s'accorder pour construire un monde sur du sable.  C'est exactement ce que nous nous efforçons de faire : saper les fondements de notre propre fondation.

Non pas faire, mais défaire ensemble tout ce qui nous ressemble : un visage, un paysage, un ménage. Car on préfère vouloir le rien, que ne rien vouloir. Rien c'est "nihil" en latin... ce qui veut dire que le nihilisme a triomphé !

Et on déballe tout puisque désormais toues les valeurs se valent et on devient mythos sur les réseaux sociaux, on se la raconte grave.

Ou parano en distinguant les plots ou en révélant des complots.

Tout le monde dénonce tout le monde pour abréger nos souffrances quitte à désagréger le monde.

Nous ne sommes plus seuls au monde. Tout soliste est un terroriste en devenir.

Tous ensemble... tous ensemble pour préserver l'IMAGE du monde.

Ils ont crée un monde à côté de la vie qui n'a rien de vivant en se jouant de notre volonté, notre volonté de représentation.

Ce monde, celui de la mondialisation n'existe pas... c'est nous qui le faisons exister à chaque instant en cliquant sur une souris ou en claquant la porte au nez de la vie, de la vraie vie, sans fils et sans filet.


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