C’est une histoire qui m’a bien fait mal au ventre, et entretenu ma honte de ce pays comme elle n’en avait pas besoin, sachant déjà ce que je sais, à propos du peu de respect des droits humains qu’on y pratique régulièrement, au point que les condamnations de la CEDH deviennent monnaie courante tristement banalisée qui n’émeut plus grand monde… Lire que d’anciens enfants juifs cachés pendant la Seconde guerre mondiale ont éprouvé le besoin par solidarité de conduire une quinzaine de migrants tchadiens et soudanais depuis la vallée de la Roya jusqu’à Nice -pour les majeurs- puis Marseille pour les mineurs, alors que ces derniers attendaient depuis plusieurs jours chez le célèbre agriculteur Cédric Herrou de pouvoir déposer leur demande d’asile, voilà qui ne pouvait me laisser de marbre. Et quand je lis que parmi eux, Georges Gumpel, l’un de ces enfants juifs cachés, qui a répondu aux questions d’InfoMigrants, estime qu’aujourd’hui, 80 ans après l’horreur,
« Avec les migrants, l’Histoire se répète »
alors, après la colère qui me pousse à exprimer ici comme dans un cri le refus de ce bégaiement de l’histoire là, j’ai envie de mettre la tête dans mes mains, et de pleurer. Comment en sommes nous arrivés là ? J’ai tellement l’impression que la plupart des français s’en foutent, où qu’une masse minée par le crétinisme, d’un égoïsme monstrueux, alors qu’ils ne manquent de rien (ou en tous cas pas de ce qui permet de satisfaire leurs besoins vitaux), sont emportés comme des moutons vers la haine et le rejet, le recroquevillement de notre pays, par des bergers politiques et médiatiques si peu scrupuleux… Envie de tout casser de ce monde là, qui pue effroyablement la bêtise la plus crasse et le manque de valeurs humanistes les plus fondamentales à notre propre survie collective…
Georges Gumpel, ici.