Titre : Les vieux fourneaux, T2 : Bonny and Pierrot
Scénariste : Wilfrid Lupano
Dessinateur : Paul Cauuet
Parution : Octobre 2014
Les Vieux Fourneaux avait été accompagné de nombreux éloges lors de la sortie de son premier tome il y a quelques années. Malgré l’enthousiasme général, je n’avais pas fait d’efforts particuliers pour partir à la rencontre de ce trio de petits vieux : Pierrot, Mimile et Antoine. Néanmoins, la lecture de nombreux articles flatteurs à l’égard de chaque nouveau tome de la série, je me suis naturellement décidé à m’offrir le premier des aventures de ses héros « expérimentés ». Je suis tombé sous le charme et me suis empressé de me procurer la suite de leurs pérégrinations. Ma critique d’aujourd’hui porte sur le deuxième de la saga intitulé Bonny and Pierrot.
Un plaisir pour les zygomatiques
Bien que le point de départ de l’intrigue fasse un pont avec le dénouement de la précédente, cet épisode peut se lire sans aucun prérequis particulier. Malgré tout, il est intéressant de lire les ouvrages dans l’ordre pour profiter pleinement des trois loustics aux cheveux blancs. Dans Bonny and Pierrot, ce cher Pierrot voit se réveiller en lui le souvenir d’Anita, un amour de jeunesse qu’il pensait décédée. Un événement lui laisse espérer que la jeune femme est toujours vivante. Il décide donc de se mettre en quête de la belle, plus d’un demi-siècle après l’avoir vu pour la dernière fois… Un beau projet mais loin d’être gagné !
L’attrait principal de la lecture ne réside pas dans l’issue de la recherche de Pierrot. Même si celle-ci s’avèrera bien construite et pleine de surprise, elle n’aurait pas d’intérêt si l’attachement que ressent le lecteur pour le trio n’était pas aussi fort. Et encore, quand je parle de trio, je devrai dire quatuor. Tels les mousquetaires d’Alexandre Dumas, les trois amis ont été rejoints par la petite-fille d’Antoine, Sophie. Les personnages principaux possèdent chacun un tempérament de feu et une personnalité forte tout en restant chacun différents. Le travail d’écriture des dialogues est remarquable. Les vannes fusent et agrémentent la lecture de nombreux rires. Pierrot est un anarchiste historique et le voir mener son combat avec ses acolytes octogénaires est un vrai plaisir.
Même si le fil conducteur reste le pèlerinage de Pierrot dans son passé, le scénariste Wilfrid Lupano arrive à faire exister d’autres intrigues en parallèle. La première suit les pas d’Antoine venu à la capitale retrouver Pierrot. Il se trouve embrigader dans le groupe activiste « Ni Yeux Ni Maître » dont son ami est un leader. Je ne vous gâche pas le plaisir mais l’immersion dans ce groupuscule nous mène de surprise en surprise pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques. Enfin, Mimile nous dévoile une partie de sa vie pleine de mystères avec beaucoup de poésie. Sophie sert de lien entre tout ce petit monde et ce n’est pas la moindre des tâches !
Avant de conclure mon concert de louanges et de vous inciter vivement à partir à la rencontre de ces vieux pas comme les autres, je me dois de féliciter les dessins de Paul Cauuet. Je découvre ici son travail et je dois bien dire que je suis sous le charme. Il arrive à offrir un trait qui accompagne parfaitement la narration et qui sublime les émotions qui s’en dégage. On est ému, on rigole, on est surpris… Bref, Bonny and Pierrot est une lecture passionnante et prenante qui m’incite à me plonger rapidement dans le troisième acte de la série…