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Certains évoquent même une stagnation séculaire, même si cette intuition doit être sujette à caution. L’économie n’est plus « rythmée » car aucun retour à une prospérité robuste ne semble plausible endéans une décennie. C’est pour cette raison que l’Allemagne, dont l’ordolibéralisme a toujours écarté le keynésianisme, n’aime pas cette théorie. Ce pays fait face à un gigantesque déficit démographique (qui, dans certains pays comme la Belgique, est amplifié par l’absence financement accumulé des engagements en matière de retraite). Ce dépeuplement est récessionnaire et structurel. L’Allemagne ne veut pas y répondre par une politique keynésienne de défaut budgétaire car il n’y aura pas de rebond. Même en période de récession, l’Allemagne exige donc un équilibre budgétaire. Or, cette exigence n’est pas compatible avec la réalité de pays plus faibles qui ne peuvent pas se le permettre. Ceci souligne incidemment l’incongruité d’avoir associé des pays très différents dans l’euro.
A propos de l'auteur : Bruno Colmant est chef économiste chez Banque Degroof Petercam.