Mi-août à Paris. Le soleil est parti se dorer la pilule, on ne le voit plus dans la capitale, vidée de 75% de ses habitants. La pluie s'abat sur les vitres de mon lieu de travail, des torrents d'eau déferlent sur les trottoirs. La déprime pointe violemment le bout de son nez, comme pour me rappeler qu'à nouveau je n'ai pas de vacances cet été. Vas-y Terre, enfonce le couteau dans la plaie béante.
Il ne fallait pas non plus compter sur le retour de Samuel Beam, aka Iron & Wine, l'un des premiers folksingers que j'ai écoutés dans ma vie (après les Joan Baez, Cat Stevens et CSNY maternels). Son dernier album studio nous avait laissés sur notre faim. Le 25 août 2017, l'Américain sort Beast Epic, son sixième LP. Après l'avoir écouté, on a encore plus la dalle.
Faire simple et monotone
Si j'écoute avec grande curiosité Beast Epic, priant pour un miracle, la première émotion ressentie en finissant de l'écouter, n'est rien d'autre que la déception. Certes on retrouve la pâte folk aérienne et chaude d'Iron & Wine dès les premiers titres, mais arrivés au milieu du disque, on se demande si l'ensemble va conserver cette monotonie pesante et mièvre jusqu'à la fin.
Samuel Beam est revenu à ce qu'il faisait de mieux car c'était apparemment le plus simple. Il s'explique : " Le son de Beast Epic rappelle également les anciens albums, évidemment. À travers les années, j'ai aimé tester différents genres, différentes acoustiques et différents styles d'écriture et toute cette distance parcourue est évidente dans l'émotion et les arrangements ici, mais les muscles semblent s'être détendus et font ce qu'ils font de mieux sans effort ". Sans effort donc. On l'avait remarqué.
Déjà fait, déjà vu
J'ai un mal fou à écouter les chansons en entier, mon esprit vagabonde et se désolidarise de que ce mes oreilles devraient écouter avec attention. Il est même difficile pour moi de sortir certaines chansons du lot tellement j'ai l'impression que tout est pareil. Je m'ennuie.
Les harmonies sont inintéressantes (" About A Bruise ", " Right For Sky "), les percussions sont décoratives (paye tes balais caisse claire sur " Bitter Truth "), les cordes pseudo éthérées sont irritantes (" Last Night ", " Claim Your Ghost ")... Les arrangements sont très plats, presque javelisés. Certes, musicalement c'est joli et gai, le tout est cohérent. Mais dans l'ensemble c'est bien trop soporifique. Toutes ces chansons auraient pu figurer sur les premiers albums de l'Américain. C'est du déjà-vu, et là, je n'accroche plus.
Beast Epic, sortie le 25 août (Sub Pop/PIAS).
Tracklist :
- Claim Your Ghost
- Thomas County Law
- Bitter Truth
- Song in Stone
- Summer Clouds
- Call It Dreaming
- About A Bruise
- Last Night
- Right For Sky
- The Truest Stars They Know
- Our Light Miles
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