L’artère piétonnière de Barcelone, les Ramblas, si appréciée des touristes pour ses frondaisons et ses nombreux kiosques, a été le théâtre d’une boucherie sans nom.
Comme à Nice, comme à Londres, des morts et de nombreux blessés. Comme partout où le djihadisme frappe on cherche à reprendre vie, on clame sa liberté, on exhorte autrui à continuer de vivre, à surmonter la peur, à jouer de la résilience.
Comme à Nice, comme en tout lieu où l’impensable s’est produit, on cherche à comprendre, on « refait l’histoire » en se demandant si tout a été fait pour éviter le drame. Pourquoi les Ramblas n’étaient-ils pas sécurisées ? Pourquoi l’Espagne n’a-t-elle pas pu déjouer l’attentat ?
Younes Abouyaaqoub, 22 ans, le conducteur de la fourgonnette qui a fait 13 morts et 88 blessés, jeudi 17 août, sur les Ramblas de la capitale catalane, vient d’être abattu après quatre jours de cavale. Quatre jours de menace permanente et, pour le jeune homme, la gloire de devenir un ennemi public n°1 et la certitude de mourir en martyr comme lui a inculqué l’imam Abdelbaki Es Satty, le cerveau présumé de la cellule djihadiste. Car, comme à chaque éclat de meurtrissure, il y a la parole d’un pseudo représentant religieux, avide de transmettre sa version frelatée du Coran pour radicaliser une jeunesse perdue, déboussolée par un Monde qui tourne trop vite… Les ramblas exultaient d’un soleil catalan Et rayonnaient d’amour sous l’azur estival Trop de bonheur facile pour les anges du mal Il leur fallait punir ces plaisirs insouciants
Le bélier fourgonnette tel un taureau furieux Dans une corrida qu’une foule déchaîne Percuta les passants dans le vent de la haine Déracina la vie, glaça d’effroi les yeux.
La panique a gagné jusqu’au noir du métro Les sirènes ont craché leur stridente colère Tandis que s’activait l’énergie brancardière
Tant de morts et bientôt, à Cambris, autre drame Les démons du Coran tel un corps qu’on affame Se repaissent de sang d’une aigreur nourricière…