En s’intéressant surtout aux péripéties des deux enfants et de leur ami Dill, la première partie du roman fait plutôt penser aux aventures de Tom Sawyer, même si l’on détecte déjà ce racisme latent qui ne demande malheureusement qu’à s’exprimer. Lors de la seconde moitié du récit, l’Amérique ségrégationniste des années 30 montre son vrai visage, tandis que le procès de Tom Robinson tient le lecteur en haleine.
Le récit date de 1960 mais cela ne se fait pas vraiment ressentir car les thèmes abordés sont universels et le fait de montrer les événements à travers le regard naïf et innocent d’une petite fille de huit ans contribue également à rendre la narration intemporelle. Du côté garçon manqué et débrouillard de Scout Finch à l’intégrité de ce père profondément humain, tous les personnages sont admirablement construits et extrêmement attachants.
Ce récit qui invite à s’indigner du sort de ce Noir injustement accusé d’agression sur une Blanche ne laisse évidemment pas indifférent, que ce soit maintenant ou dans les années 60, où il sera d’ailleurs récompensé du prix Pulitzer en 1961, avant de s’installer définitivement comme l’un des grands classiques de la littérature antiségrégationniste. De la justesse des propos de cette gamine de huit ans à la tolérance de ce père qui invite à regarder au-delà des préjugés, « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » est une véritablement hymne à la tolérance, à la justice, à la liberté et à l’égalité.
Bref, une œuvre universelle, intemporelle et fondatrice de la littérature américaine…
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