Bons Baisers de Bruges

Par Ffred

  

L'histoire

Après un contrat qui a mal tourné à Londres, deux tueurs à gages reçoivent l'ordre d'aller se faire oublier quelque temps à Bruges.
Ray est rongé par son échec et déteste la ville, ses canaux, ses rues pavées et ses touristes. Ken, tout en gardant un oeil paternaliste sur son jeune collègue, se laisse gagner par le calme et la beauté de la cité.
Alors qu'ils attendent désespérément l'appel de leur employeur, leur séjour forcé les conduit à faire d'étranges rencontres avec des habitants, des touristes, un acteur américain nain tournant un film d'art et essai européen, des prostituées et une jeune femme qui pourrait bien cacher quelques secrets aussi sombres que les leurs...
Quand le patron finit par appeler et demande à l'un des tueurs d'abattre l'autre, les vacances se transforment en une course-poursuite surréaliste dans les rues de la ville...

Mon avis

Premier film de son réalisateur, In Bruges (qui sonne mieux que Bons baisers de Bruges le titre français) est une excellente surprise. Pour un coup d'essai c'est un coup de maître. Franchement je ne trouve rien de négatif à dire sur ce film. Le scénario est une merveille d'histoire noire, de mélancolie, de tristesse et de culpabilité. Sombre jusque dans l'histoire d'amour, pas banale. Jamais on ne s'ennuie même si le tout se déroule sur un rythme assez lent. Les dialogues sont simples, précis, parfois drôle, toujours intelligents, très jubilatoires. La ville de Bruges elle-même est parfaitement intégrée à l'histoire et est un personnage à part entière. Ceux-ci, originaux et parfois truculents ( le nain est terrible) sont parfaitement écrits, travaillés, fouillés. On ne peut que s'attacher à eux, les aimer, les comprendre, souffrir et espérer avec eux. Le scénariste étant aussi le metteur en scène, celle-ci est donc à l'avenant. Superbe. Une grande maîtrise pour un premier opus. Rien à dire. Le trio des têtes d'affiche masculines est au top. Formidable interprétation comme à leurs habitudes de Brendan Gleeson et Ralph Fiennes (qui n'a pas le rôle le plus sympa) ainsi que de Jordan Prentice (le nain). On retrouve avec plaisir (pour la seconde fois en une semaine après La troisième partie du monde) la belle et talentueuse Clémence Poésy, encore parfaite. Jérémie Rénier est là aussi, méconnaissable mais pas mal du tout.

Techniquement le film est aussi une belle réussite. Les images sont magnifiques, elles participent à l'ambiance si particulière et mettent parfaitement en valeur la ville belge. Tout comme la magnifique musique de Carter Burwell terriblement nostalgique et qui colle parfaitement à l'ensemble.

Pour son premier film Martin McDonagh fait un sans faute. Non seulement son film est bien écrit, bien mise en scène, bien interprété mais il est aussi émouvant qu'il est beau à voir. Succès total tant sur la forme que sur le fond. Un vrai délice pour les yeux, les oreilles, la tête et le coeur.  A ne pas rater, c'est une vraie merveille !

  


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