Le diable en personne de Peter FARRIS

Par Lecturissime

"J'imagine que ce que tout un chacun peut espérer, c'est un havre de paix ?"

En Georgie du Sud, au milieu de nulle part, Maya réussit miraculeusement à échapper à ses kidnappeurs qui avaient comme projet de l'assassiner pour la livrer aux alligators. En effet, cette jeune prostituée en savait un peu trop sur l'un de ses clients renommés. Maya trouve refuge sur les terres de Leonard Moye, un marginal quelque peu excentrique qui prend sous son aile la jeune femme et chasse toute personne qui porterait atteinte à son intégrité. Un lien particulier se noue peu à peu entre les deux solitaires poursuivis par des êtres sans scrupules qui trouveront là un adversaire à leur taille.

Peter Farris peint une Amérique corrompue, régie par la violence, un monde presque apocalyptique, dans lequel le Mal régit tout rapport. Dans ce monde sans compromissions, la seule façon de se sauver est de trouver un semblant de paix et de réconfort dans la relation quelquefois miraculeuse avec ses semblables. Cette rencontre improbable entre deux êtres qui prennent soin l'un de l'autre éclaircit un tableau plutôt sombre.

Mon bémol : La psychologie des personnages est quelque peu caricaturale : la prostituée pas très futée, le vieux bourru qui ne demande qu'à être attendri, les politiciens véreux, drogués et libidineux. Cela est peut-être volontaire, pour tourner en dérision certains codes du roman noir, mais il n'en reste pas moins que certains personnages sonnent creux...

Le diable en personne, Peter Farris, traduit de l'américain par Anatole Pons, Gallmeister, août 2017, 272 p., 20.50 euros