Voilà un autre article qui n’est bien sûr par sans rapports avec le précédent, au point que j’ai failli n’en faire qu’un seul. Mais on ne peut pas appliquer le même traitement à celle que je vais épingler ici et le précédent guignol islamophobe. Ne mélangeons pas la serviette vallsiste avec le torchon figaresque…
(Quoique 😉 )
je veux parler des propos qui suivent, éminemment regrettables, et qui ne font que jeter de l’huile sur le feu en propageant la haine et les amalgames douteux envers nos ami(e)s musulman(e)s sans rien expliciter outre-mesure, ce qui est pourtant la vocation première de tout()e journaliste qui se respecte ; « chercher la vérité et la dire », en veillant à la qualité de l’information. Or, on ne peut pas dire que ce soit franchement le cas ici :
.. et dans l’hypothèse où vos limites neuronales personnelles vous empêcheraient de bien saisir la haute valeur intellectuelle ajoutée de la pensée inaccessible de Madame, elle récidive, persiste et signe, ce qui démontre donc factuellement qu’il ne s’agit pas d’un simple dérapage du à une émotion passagère :
Il y a de manière assez troublante une bien étrange communauté de pensée entre Monsieur Bouvet et Madame Waintraub, en effet. Républicains, visiblement, au sens le plus anglo-saxon du terme, si l’on considère leurs positionnements idéologiques respectifs, qui m’insupportent au plus haut point tant ils se banalisent sous l’effet du terrorisme. Une preuve indiscutable que les terroristes ont gagné. Semer la division, faire agir dans le désordre et sans recul donné salutairement par le sens critique sous le coup de la peur, nous dresser les uns contre les autres, voilà qui est on ne peut mieux réussi, à considérer l’époque et la banalisation insupportable des propos racistes comme des réactions violentes. Je constate qu’à ce régime, là, l’Espagne est un peu mieux placée que nous autres, qui ne sombre pas dans les mêmes écueils, comme je l’ai remarqué ici.
Mais décrivons les raisons de la colère. Tout d’abord, le mot-dièze employé, en provenance directe de l’extrême droite, des identitaires (pour ne pas dire carrément fascistes), par ironie : #Padamalgam. Voilà qui est extrêmement courant comme pratique dans la fachosphère. Ensuite, le fait d’induire le lecteur en erreur en essentialisant les musulmans, l’une des bases classiques du racisme : appliquer à toute une population, une communauté, des comportements, traits, valeurs, principes d’action communs, invariables. Procédé ridicule et dépassé, que devrait s’interdire tout journaliste, mu d’un minimum de valeurs humanistes, digne de ce nom. L’islam, et la manière dont chaque musulman vit sa religion n’est pas un monolithe, qui ferait de chacun(e) d’eux un être dangereux, ce que laisse à supposer ces propos. De plus, ce qu’énonce cette « journaliste » (sic) vise davantage à nuire qu’à instruire, puisque lorsqu’on ne parle pas à tort et à travers, on est correctement informé du fait que même le salafisme, si souvent pointé du doigt, recouvre plusieurs mouvements, ainsi que l’exprime clairement la page wiki :
Et pourtant, dieu sait si je suis athée (humour), combien l’étude religieuse me répugne (mais pour bien connaitre ses ennemis, il faut avoir de la matière pour les combattre..) et combien je trouve avez anachronique et ridicule le fait de vouloir faire vivre une religion ¹ avec 1300 ans de retard…Passons, là n’est pas le sujet, mais celui de l’ignominie de Madame du Figaro. Enfin, dernier point de ma critique, l’emploi du mot islamisme qui selon elle devrait suffire à désigner le mal absolu, c’est à dire, chez ces gens là, à rejeter 2 milliards de personnes, soit un quart de toute l’humanité, dans l’enfer du terrorisme aveugle. Le raisonnement, ou plutôt son absence, est absurde. C’est pourquoi j’ai tenu à lui répondre personnellement sur twitter :
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(Entretien avec Pierre Puchot, ici)
Voilà, j’ai dit. Et écrit. Marre. L’amalgame et la désinformation permanente, le rejet de l’autre, toujours les mêmes, la réaction médiatique à chaud sans le moindre recul, l’essentialisation des musulmans sous l’effet du processus de la peur inspirée par le terrorisme, quand on est une personnalité médiatique visible, et qu’on a donc un impact sur la façon de penser du quidam (voir ici, pour rejoindre le propos de YY), c’est à coup sûr la contribution à la propagation de la peste brune que je combats. ça suffit. Next. Et qu’on n’aille pas me dire que je ne serai qu’un troll malfaisant et injurieux qui se complairait dans l’opposition systématique et l’attaque ad hominem. A ce que je sache, ce genre d’idéologie réactionnaire, confinant au racisme (et encore, je suis indulgent, d’autres le seraient moins), s’incarne bien dans des personnes de chair et d’os, et les propos incitant à la haine raciale ou religieuse qui trouvent une issue électorale dans le vote FN ne sont pas nés par l’opération du saint esprit. Voilà. Epicétout. Na. ça t’apprendra, Judith à peser un peu plus tes mots, la prochaine fois… Une femme avertie en vaut deux, comme les hommes, ni plus ni moins.
¹ religion qui est pour moi à ranger au même rang qu’une croyance en une légende, urbaine ou non, augmentée de ses dimensions sociologiques propres. Personne, jamais, nulle part, ne parviendra à me convaincre de la réalité de l’existence d’un dieu, quel qu’en soit l’incarnation supposée.