C'est une équipe de la Virginia Commonwealth University qui révèle, dans la revue Oncogène, un médicament hors pair, pour prévenir et traiter le cancer du côlon : de quoi s'agit-il ? Au lieu de cibler la tumeur déjà formée, HIPP (pour acide 2-hydroxy-imino phénylpyruvique) va contrer le développement de polypes précancéreux permettant ainsi de prévenir et de traiter le cancer du côlon. Des données, présentées dans la revue Oncogène, qui pourraient également avoir de grades implication dans la prévention et le traitement des cancers de l'ovaire, du sein, des poumons, de la prostate et de toutes les tumeurs qui suivent le même mécanisme de croissance.
Cette équipe de scientifiques a ciblé le gène CtBP, celui-là même qui favorise le développement de polypes précancéreux. Chez l'homme, il existe une condition connue sous le nom de polypose adénomateuse familiale, une maladie héréditaire dévastatrice qui entraîne la croissance de ces polypes pré cancéreux dans l'intestin à un âge précoce, ce qui nécessite l'élimination des zones du côlon touchées pour éviter le cancer. Ici, la recherche est menée sur la souris modèle de polypose adénomateuse donc née avec une prédisposition aux polypes intestinaux.
CtBP déclenche le développement de cellules souches cancéreuses, qui sont à l'origine des polypes, de la tumeur, de la métastase et de la résistance à la chimiothérapie. Contrairement à d'autres gènes favorisant le cancer, le CtBP n'est pas muté dans le cancer du côlon. Mais c'est sa surexpression qui, en réprimant l'expression de gènes qui empêchent généralement le cancer à travers l'apoptose conduit au développement du cancer et des métastases. Ainsi, CtBP peut induire des cellules humaines normales à devenir cancéreuses. Ici, sur ces souris modèles d'adénomateuse familiale, le traitement par HIPP permet de réduire considérablement les polypes intestinaux et accorde une survie accrue aux souris traitées. Quant aux souris totalement privées de gène CtBP, elles vivent même 2 fois plus longtemps.
HIPP " tue les polypes dans l'œuf ", et réduit ainsi le risque de cancer du côlon. Pour les auteurs, il est clair que les thérapies anti-CtBP telles que HIPP pourraient venir compléter avantageusement les traitements standards pour contrer la résistance aux médicaments, réduire le risque de métastases ou de récidive.
Dans l'avenir, l'équipe va poursuivre les tests sur les dérivés de HIPP pour le traitement du cancer du côlon et regarder les éventuels bénéfices du médicament dans le traitement des cancers du sein, du poumon, de l'ovaire et de la prostate.Équipe de rédaction Santélog