Alors que je viens d’entendre passer sous ma fenêtre un crétin sur une de ces saloperies de scooters munis d’un pot non-homologué crachant des montagnes de décibels et que la ville de Lausanne va construire, avec la bénédiction du canton, une route de contournement à la Sallaz qui contraindra des centaines d’habitants à vivre (?) derrière des fenêtres anti-bruit, les polices du commerce – et les autres autorités compétentes – viennent d’autoriser l’ouverture d’un Bourg Plage rapetassé.
Ça m’énerve et ça se voit à la longueur de mes phrases et aux incises mal maîtrisées.
Le Bourg Plage, c’est cet endroit magique sous l’arche du pont Bessières où il était possible de siroter ce qui vous plaît tout en assistant au spectacle qui vous plaît.
Eh bien c’est fini. Du moins en partie. Vous pourrez toujours siroter, mais pas assister. Silence. Chut.
Les z’autorités ont décidé : fermeture à minuit, pas de musique, pas de concert, pas de film, pas de … rien.
Les motifs de cette décision me semblent obscurs.
Lors de sa première saison de l’an dernier, le Bourg Plage n’a fait l’objet d’aucune plainte – ce qui est méritoire – et sa mise à l’enquête de cette année n’a déclenché aucune opposition.
Mais au moins, maintenant, grâce à la frilosité des z’autorités, on pourra, au Bourg Plage, entendre dans un silence religieux passer les scooters, les z’autos et peut-être même un FA-18 si on a de la «chance».