Le moral des ménages au plus bas depuis ...21 ans !

Samedi, 28 Juin 2008 16:16

Par William PETITJEAN

Stagnation dans l'inflation. Stagflation, disent les économistes. Nous y sommes. Dans l'Europe en général et en France en particulier. D'où la morosité, le pessimisme et les accents « déclinistes » . Ce n'est pas le soleil d'été qui console... Les vacances, pour nombre de foyers, renforcent même le blues ambiant. Lundi soir sur France 3, dans une ITW consacrée en priorité à la Présidence française du Conseil de l'Union , Nicolas Sarkozy devra d'abord jouer au psychothérapeute. La France broie du noir.SOS espérance ! 

Dernier signe, en ce mois de juin finissant, le moral des ménages a continué de dégringoler. C'est le douzième mois consécutif. Et à -46 points, il tombe à son plus bas niveau depuis... 1967 ! Le moral au plus bas depuis 21 ans : cela ne rajeunit personne...

Et les causes les plus identifiées ne sont pas les plus bonnes. Les Français maudissent l'euro (la monnaie autant que celui d'un football en berne). Pourtant, heureusement que l'euro est là. Pour limiter les dégâts d'une conjoncture mauvaise et surtout d'une réalité économique peu réjouissante. L'inflation, la Banque centrale européenne l'a vue venir depuis longtemps. Elle a bien fait de réagir avec rigueur et sang-froid aux pressions laxistes qui se sont multipliées ces derniers mois. En revanche, les gouvernements (le français en particulier) n'ont pas su bien appliquer la stratégie de Lisbonne sur la croissance. Ce n'est pas la stratégie qui était mauvaise, c'est la volonté politique de l'appliquer qui a été défaillante. Faiblesse des programmes dont l'application est trop laissée aux gouvernements nationaux. 

La plupart des économistes expliquent la dégradation de la confiance par la hausse des prix. Il est vrai que l'inflation a atteint 3,3% sur un an en mai, un niveau jamais inégalé depuis juillet 1991, sous l'effet de la flambée des cours du pétrole et de l'alimentation. Et les indices traduisent mal des hausses ressenties douloureusement dans les porte-monnaie des consommateurs.

Selon l'institut de la statistique (qui est en train de revoir ses thermomètres et ses baromètres), les Français sont plus pessimistes sur l'évolution future de leur situation financière personnelle. Pour l'économiste Alexander Law, tout cela est «cohérent avec une prévision de croissance du pouvoir d'achat globale inférieure à 0,1% cette année». Or c'est particulièrement grave puisque la consommation des ménages était devenue l'un des rares "outils " de la croissance, bien avant les investissements des entreprises, plus orientés vers des profits particuliers que vers des richesses collectives, et le commerce extérieur, en déficit chronique.

Vous avez dit "croissance» ? L'INSSE révise ses prévisions. A la baisse. C'est le deuxième mauvais signe de cette semaine. Pour l'Hexagone : la croissance au 1er trimestre 2008, est en effet révisée à +0,5% (au lieu des 0,6 annoncé) Et encore ! La plupart des prévisions sont faites à partir d'un baril stabilisé autour de 130 dollars alors qu'il tutoye actuellement les 142 et que rien de dit que cette ascension va s'arrêter.

.Dans ce contexte, deux des rares indices qui marquaient un "mieux" replongent : Le nombre de chômeurs inscrits fin mai à l'ANPE a augmenté de 0,3% repassant au-dessus de la barre des 1,9 million de demandeurs d'emploi et affichant une baisse réduite à 4,3% sur un an. Et le Cac 40 qui se portait plutôt bien, est revenu à son niveau de novembre 2005 : il a pris un coup de la grippe asiatique qui sévit... Rien ne va plus, faites vos jeux. En souriant, puisque vous êtes filmés...

William PETITJEAN

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