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Rétrospective d’une lectrice de romance

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Rétrospective d’une lectrice de romance

J'ai envie de dire " simple " lectrice, parce qu'après tout, c'est ce que je suis. Cet article, n'a pas pour but de se vouloir intellectuel, recherché ou quoique ce soit d'autre. Juste de vous livrer mes impressions et mon ressenti sur ces années de lectures qui passent et qui ne se ressemblent pas.

J'ai commencé à lire dès mes 6 ans. J'ai toujours aimé lire et après avoir découvert Stephen King et les romans d'horreur que contenaient la bibliothèque de ma mère quand j'avais 12 ans, j'ai découvert la romance.

Je devais avoir 15 ans. C'était aux alentours des Il s'agissait quasiment et exclusivement de années 93/94. romance historique de la collection Aventures & Passions des éditions J'ai Lu. À cette époque, les couvertures allaient du jaune clair en passant par le violet (toujours clair) pour terminer sur du rouge (les plus récents alors) avec le logo que j'ai appris à connaître par cœur.

À cette époque, les " stars " étaient J'ai tout simplement été de belles romances avec de jeunes filles en fleur Rosemary Rogers, émerveillée par leurs histoires : à peine plus âgées que moi et de beaux messieurs un peu brutaux et macho, mais qui se révélaient, une fois amoureux, si parfaits à mes yeux. Rosanne Bittner ou bien encore Joanna Lindsey.

Dans les années 90, les codes de la romance historique étaient Je pense, que ce fut le phénomène assez différents de ceux d'aujourd'hui. Les héroïnes n'avaient jamais plus de 18 ans, étaient quasiment toutes vierges et les héros bien plus âgés qu'elles et incroyablement despotiques. Autant en emporte le vent qui a dû pas mal codifier le comportement de ces messieurs et de ces demoiselles dans la romance d'alors. Et puis, à cette époque, la société restait encore assez patriarcale, c e qui n'est plus vraiment le cas aujourd'hui.

J'avais adoré Non pas qu'il le soit réellement, mais ses personnages qui correspondaient aux standards attendus des années 90, sont devenus C'est dommage car, pour ma part ça me fait toujours Les éditions J'ai Lu ressortent régulièrement leur plus grand succès. L'Amant de L'Ombre de Judith McNaught (une autre reine de la romance que je continue à vénérer), mais aujourd'hui, les lectrices catalogueront le titre comme étant totalement hors normes et dépassé aujourd'hui. mauvais. Le héros est têtu, macho, dominant, sans trop de considérations (au départ) pour l'héroïne, et cette dernière est jeune, crédule sans expérience et n'a pas le répondant attendu. C'est d'ailleurs le cas de bon nombre de ce genre de romances rééditées de nos jours. très plaisir de revoir de très vieux titres revenir en tête de gondole.

Les différentes rééditions pour L'amant de L'ombre de J. MacNaught

En ce temps-là, mes auteures préférées étaient (dans le désordre) : Je ne lisais alors pas du tout de J'ai vraiment commencé à lire ce genre dans
romance contemporaine (Amour et Destin, Romance d'aujourd'hui, Promesses). J'ai Lu avait bien sûr une collection, mais elle ne m'intéressait pas. les années 2000 et j'ai tout de suite accroché, bien que ma préférence allait encore à la romance historique.

J'ai alors aussi commencé à lire des, mais à ce moment-là, j'avais encore pas mal de préjugés sur cette maison d'édition que j'adore aujourd'hui.

Je me souviens, habitant sur Paris, que j'allais me fournir dans une petite librairie La romance, les romans à Du coup, à 20 ans et des poussières, je me sentais Puis il y a eu internet, et c'est vers 2001/2002 que j'ai découvert (et par la même occasion En 2000, c'était boulevard des Italiens. dur de trouver la romance partout où on voulait. Elle avait un petit rayon, mais vraiment tout petit avec les nouveautés. l'eau de rose, était mal vue. Si vous disiez à vos amis que vous lisiez ces romans, on se gaussait de vous. un peu seule avec ma passion de la romance. le site des Romantiques d'Agnès Caubet Amazon). Quelle révélation ! Je n'étais pas toute seule et en plus, il y avait même un site spécialisé avec un forum et des personnes comme moi qui adoraient ça ! Mon porte-monnaie en a pris un coup et c'est aussi là que j'ai étanché ma soif de romance et découvert de nouveaux auteurs, de nouveaux genres (romantic suspense, romance paranormale...) et de chouettes nanas (Fabiola, Tisha, Fran... coucou !).

Malgré tout, la romance était à mes yeux encore Il a fallu attendre encore plusieurs années pour que réservée aux initiées, aux âmes romantiques qui aiment rêver et vivre de belles histoires d'amour à travers les pages de leurs livres. On n'osait toujours pas lire une romance dans le RER ou le métro sans avoir peur d'être jugée, à tort. le genre explose. Nos fournisseurs d'alors restaient exclusivement et .

Il était un jour... Twilight et 50 nuances de Grey.

La toute première vague fut l'arrivée de l' Encore, qu'il y a quelques années en arrière, Urban Fantasy avec les éditions Pocket et Fleuve Noir avaient été les premiers sur le coup (grâce au phénomène Buffy sans doute) en sortant Anita Blake. Milady (Bragelonne). Mais la série ne marcha pas vraiment. C'était trop tôt encore et l'air d'internet pas assez développé (je suppose) pour que le bouche à oreille soit alors suffisant.

Il a fallu attendre C'était courant , ce qui a littéralement fait Ce n'est pas si vieux que cela finalement, mais depuis, on a vu fleurir bon nombre de maisons d'édition Twilight, et la sortie du premier film pour que le genre fasse un bond énorme, même si cela n'a pas touché la romance à proprement parlé, mais ses dérivés : romance paranormale jeunesse entre autres. des années 2008/2010, mais exploser le phénomène romance, c'est la folie qu'il y a eu autour de 50 nuances de Grey (n'en déplaise à certains). dédiées exclusivement à la romance.

Internet a aussi mis en avant On ne parle plus vraiment de Exit, ces genres pour découvrir le , la La mise en place de la relation devient secondaire et les passés des personnages de plus en plus complexe, sombres. La limite est souvent franchie et les lectrices se prennent à aimer la fanfiction et ses histoires existantes, romance historique, le terme devenant désuet ou de romance contemporaine (tout aussi désuet d'ailleurs). New Romance, la romance érotique, la Elle a explosé dans tous les sens et a donné lieu à sortir de leur zone de confort ; les lecteurs, toujours avides de sensations encore plus fortes. une nouvelle vague avec des récits qui ne tournent plus qu'exclusivement autour du sexe. Dark Romance et j'en passe... avec toujours plus de liberté dans les relations de couple. érotisées pour assouvir les fantasmes, déjà de l'écrivain en herbe, puis du lecteur. Les codes de la romance, je les ai vu se faire éclater par un sacré coup de queue de billard.

Aujourd'hui, ils sont Heureusement, La romance contemporaine, de chez , c'étaient de plus en plus boudés, il n'y a qu'à voir le nombre de titres que sort l'éditeur par mois qui est de plus en plus restreint. les Promesses et les La romance feel good , un peu plus simple, n'existe quasiment plus. Romantic suspense qui n'avaient pas cette appellation alors (Amour et Destin, Frisson etc...). Je trouve ça dommage. Enfin, pour ma part, j'en trouve beaucoup moins. les éditions Harlequin continuent à s'accrocher en proposant des titres sympas dans leurs collections SAGA et &H, par exemple.

Bref, aujourd'hui, Comme diraient on trouve de tout, la romance est mise en avant et pourtant le genre, en France, continue à être décrié... Que ce n'est pas de la vraie littérature parce que si, ou ça. Cela ne me touche plus depuis longtemps. Je lis de tout, vraiment. J'aime les thrillers, les romans contemporains, les classiques... les Inconnus dans l'un de leur sketch, je pratique l'éclectisme littéraire avec brio.

Aujourd'hui, la romance flirte dangereusement avec l'érotisme, les deux ne sont plus indissociables, toutefois, il n'y a qu'un pas vers la pornographie et si l'on n'y prend pas garde, cela peut nous amener vers de grosses dérives. Les codes ayant été bouleversés depuis 50 nuances, il est difficile pour les lecteurs de bien s'y retrouver. C'est pourquoi, je suis toujours heureuse de pouvoir donner un peu d'aide avec mon site et les chroniques de livres que nous publions régulièrement ici.

Je vais donc vous raconter J'aimais Cependant, dans la biblio de ma mère qui ne ma propre expérience, qui m'a quelque peu perturbée quand j'étais encore une ado.

Rétrospective d’une lectrice de romance
bien Rosemary Rogers. Elle a un style qui plaît ou ne peut pas plaire. surveillait pas tout ce que je lui prenais, j'ai découvert un de ses romans, qui n'était pas un historique : les Insatiables. Je devais avoir 16/17 ans à l'époque. La couverture représentait une peinture : une femme allongée et un homme nu derrière elle, dans la pénombre.

Je l'ai lu. Du début jusqu'à la fin. Dedans, l'héroïne sort avec un homme affreux et va en rencontrer un autre pas mieux. C'était dans Je n'ai pas aimé, j'ai été choquée par ce qu'il contenait et je n'en ai jamais parlé à ma mère. Au programme ? Viol, inceste, orgie, domination... les années 90 et je vois que presque 30 ans plus tard, il y a et aura toujours les mêmes problématiques.

Quand je regarde en arrière et que je vois l'évolution et le chemin parcouru, même s'il y aura toujours des choses à redire, je suis tout de même Les éditeurs publient en veux-tu, en voilà de la romance à tout-va, et j'espère que, une fois l'effet de mode passé, il restera heureuse de voir que tout change. un énorme noyau dur comme cela a été le cas pour d'autres genres telle la SF, la fantasy ou le thriller.

La romance Les auteurs français émergent et nous montrent que chez nous aussi, a encore de beaux jours devant elle et elle n'est plus réservée seulement à un public restreint. on sait faire rêver. Il reste des détracteurs, mais nous sommes assez grandes pour savoir faire face à leur fiel, souvent inoffensif au final.

Quand je vois le chemin parcouru, je suis fière et heureuse et oui, quoiqu'il arrive, je lirai de la romance sous toutes ses formes en lectrice avertie. J'aime ça et je n'en ai pas honte !


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