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Aussi loin qu’on ait pu voyager dans l’histoire de la politique française, une figure d’autorité se démarquait de tous pour représenter son pays, fort de ses prérogatives, qu’elles soient assignées ou appropriées, qu’il soit appelé monarque ou président. Autrefois, il était question de roi au droit divin, au lendemain de la Révolution l’on évoquait un monarque constitutionnel, aujourd’hui, on fait face au Président de la République, "clé de voûte des institutions", fort détenteur d’un pouvoir exécutif qui n’a jamais voulu lâcher prise.
Si la proclamation de la République marqua une réelle rupture avec l’ancien régime en concédant la Souveraineté au peuple, à la Nation plutôt qu’à un roi, elle fut seule à profondément remanier le système politique français. Par la suite, on fut simples spectateurs d’une lutte incessante entre un pouvoir exécutif qui tentait d’arracher un maximum d’autorité au pouvoir législatif. À l’inverse, l’effondrement de la IIIe et IVe République démontre qu’un effacement du pouvoir présidentiel au profit d’un Parlement de poids, ôte toute influence réelle et rayonnement national comme international.
Ainsi, la Ve République, en fine observatrice du passé, voulant renaître d’un historique tumultueux, s’érige en système politique hybride en empruntant des caractéristiques propres au régime présidentiel mais aussi parlementaire. En a résulté un régime semi-présidentiel portant les marques indélébiles d’un bras de fer tenace, entre amour et haine. Ce conflit constant conduira t-il à une réforme de la République actuelle, ou marquera t-il la naissance de la VIe République?