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Le vide se fait autour de lui ! Donald Trump ne compte plus le nombre de réactions indignées qui lui reviennent comme un boomerang après sa sortie virulente sur les événements de Charlottesville (Virginie.) Dans cette ville, des rixes se sont déroulés entre manifestants d’extrême droite, proches de l’alt-right (droite alternative, antisémite, raciste, ayant des sympathies pour le Ku Klux Klan) et des groupes antiracistes. L’émeute était en partie organisée pour protester contre le retrait de la statue du général Lee, celui des confédérés lors de la guerre de Sécession, celui qui commandait les sudistes, les pro-esclavagistes ! Une femme en est morte, tuée par un suprématiste blanc. Le Président n’a rien trouvé de mieux que de renvoyer dos à dos les deux camps : - Il avait des gens fréquentables lors de la manifestation qui a dégénéré samedi, a clamé le milliardaire. Autrement dit, il n’y avait pas que des membres du Ku Klux Klan. Non, on trouvait aussi de bonnes gens, qui l’aiment, qui ont voté pour lui, qui sont prêts à le soutenir pour qu’il construise ce fichu mur séparant les USA du Mexique, qui gloussent d’une satisfaction voluptueuse dès qu’il songe à limiter l’immigration… Avec un conseiller stratégique, Steve Bannon, ex patron du site d’extrême droite Breitbart News, Mr Trump n’a jamais caché son penchant pour l’alt-right et ses valeurs. Quant à Richard Spencer, un des organisateurs de la manifestation « Unite the Right Rally » de samedi à Charlottesville, il est très clair qu’il adule le nouveau maître de la Maison Blanche ! En novembre, ce louche individu avec d'autres nationalistes américains avaient célébré la victoire de Donald Trump en lançant "Hail Trump, Hail notre peuple, Hail la victoire". Ce "Hail" (de "to hail", saluer en anglais) n’était pas sans rappeler le fameux "Heil Hitler" du IIIe Reich. Il avait été suivi de saluts nazis.
A quel jeu joue Trump ? Cet homme-là qui tweete plus vite que son ombre (et souvent pour dire les plus grandes bêtises) mesure-t-il la teneur de ses propos ? Est-il dément ou cherche-t-il à créer un choc dans la société américaine ? Dans quel but ?
Le pasteur Luther King ne hante pas ses nuits Que des fantômes blancs aux sinistres cagoules Éclairent d’un feu damné et la haine déroule Ses racistes drapeaux sous la lune qui luit. Dans sa tour de nanti les idées s’empoisonnent De clichés marinés au jus de Ku-Klux-Klan Les thèses identitaires se vautrent sur les bancs Exhibant l’indécence de leur panse matrone. Alt right pris de « Hail Trump » savoure les dérives Du nouveau Président aux nues ségrégatives Vide est le paradis des lucides combats
Nuit de Charlottesville aux égales noirceurs L’homme joue l’amalgame, jusqu’à son déshonneur Plongeant son Amérique dans d’ignobles climats